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Commentaire de gigi432

sur Le bilan positif du colonialisme (français)


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gigi432 (---.---.101.8) 16 octobre 2006 18:27

http://www.lecri.net/presse_maghreb/staoueli.htm

Village de Bouchaoui / Triste déclin d’un patrimoine agricole

Le village de Bouchaoui est le modèle par excellence de l’inexistence d’une politique agricole nationale claire. Il est également l’expression vivante du manque d’intérêt que porte l’Etat à la préservation des sites historiques.

Ce village de plusieurs villas et hangars destinés, dans le temps, au stockage des vivres et autres produits agricoles est aujourd’hui dans un état de déliquescence avancé. Plusieurs bidonvilles et autres nouvelles constructions ont vu le jour à l’intérieur et autour de ce village, pour épouser aujourd’hui les contours d’un ghetto malfamé en rompant les ponts, définitivement (?) avec sa beauté resplendissante d’antan. Le village de Bouchaoui a été construit en 1843 dans la plaine de Staouéli, à 17 km à l’ouest d’Alger, par M. de Corcelle, député catholique de l’Orne en France. Au départ, l’idée était d’y implanter un monastère pour répandre les préceptes du christianisme dans la région de la Mitidja. D’ailleurs, le site fut reconnu comme tel - l’abbaye Notre-Dame de Staouéli - en juillet 1846, trois ans seulement après sa fondation. La communauté comptait à cette date 67 religieux. En 1905, avec l’adoption en France de la loi sur la séparation entre l’Etat et la religion, le monastère perdit peu à peu de son caractère religieux et changea de vocation et de nom. C’est le colon Henri Borgeaud qui en prit possession et donna au village une vocation agricole avec la construction des hangars, des écuries mais aussi des caves qui existent à ce jour, puisque la région produisait de grandes quantités de vin sous la marque La Trappe. Le domaine produisait également des carottes, des pommes de terre, des haricots et des agrumes qui étaient exportés vers la France. L’exploitation a demeuré entre les mains des colons jusqu’a l’indépendance de l’Algérie. En 1963, le gouvernement algérien avait décidé de nationaliser les terres agricoles pour confier leur gestion à l’administration. En 1971, le président Boumediène avait lancé la politique de « La terre à celui qui la travaille », dans le cadre de ce qui était appelé la révolution agraire une politique à la suite de laquelle de vastes terrains furent confisqués à leurs propriétaires qui les ont achetés des colons. C’est durant l’année des nationalisations en 1963 que l’administration remplace l’appellation du domaine Borgeaud par celui de Bouchaoui, un martyr de la révolution. Même si la révolution agraire avait profité aux hommes plus qu’à l’agriculture, il n’en demeure pas mois que les terres avaient au moins gardé leur vocation. De 1963 jusqu’à 1987, les données agricoles étaient assez optimistes. D’ailleurs, la plus grande partie de la population du pays en dépendait amplement. Ainsi en 1987, le Parlement avait adopté la loi 87-19 relative au mode d’exploitation des terres agricoles du domaine national. Un texte de loi qui ne pouvait être interprété que comme le feu vert à une privatisation non déclarée. Le domaine Bouchaoui, à l’image d’autres domaines, s’est vu fragmenté en une trentaine d’exploitations agricoles collectives (EAC). Depuis cette date, l’agriculture est sérieusement délaissée dans ce domaine. Les hangars et les écuries du village aussi. Les habitants, aujourd’hui au nombre de 5000, réclament, quant à eux, d’être régularisés et ce, depuis...1963 (?). Ils ne détiennent aucun document attestant leur jouissance des biens immobiliers, et pourtant la loi 87-19 est claire là-dessus. Dans son article 07, elle institue bel et bien « la propriété sur les biens constituant le patrimoine de l’exploitation ».


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