A l’auteur et au commentaire de « Le Hérisson »,
Je trouve cet article intéressant au regard de l’analyse réalisée entre la différence de traitement de l’information effectuée par le « journaliste citoyen » (1) et par le vrai journalisme, même si cette analyse mériterait d’être approfondie.
En effet, les conditions d’écriture sont très différentes entre les deux positions décrites (pour les commentaires sur les articles d’auteurs, c’est différent).
L’un est salarié, respecte (ou est sensé respecter) la ligne rédactionnelle et la charte déontologique du journalisme, dispose de moyens techniques ou rédactionnels importants, doit rendre des comptes à sa hiérarchie, dans un temps qui lui est compté.
L’autre n’est pas dépendant d’une rémunération, peu transgresser la charte déontologique du journalisme mais doit respecter « La notice légale » du site internet sur lequel il écrit, dispose de peu de moyens techniques ou rédactionnels (si l’on considère que internet n’est pas un moyen technique performant, ce qui est moins sur), il n’a pas de compte à rendre une hiérarchie, et dispose de temps pour rédiger.
Mais l’un et l’autre ont en commun de faire appel à une histoire qui leur est propre, un vécu et à une culture personnelle _ au Moi en quelque sorte.
En outre, si la fonction d’un rédacteur est effectivement de ne rien inventer, de rapporter et se contenter de relayer de l’information et les faits, comme l’évoque le commentaire de Le Hérisson, c’est faire fi du Moi. Ce présupposé ne peut donc pas être considéré comme un argument valable au regard du traitement de l’information.
Dans cette hypothèse, quelles sont les dispositions nécessaires à un rédacteur pour espérer réaliser un traitement honorable de l’information ?
Et bien, au regard des conditions d’écriture susnommées, je pense qu’indéniablement le rédacteur disposant de temps et qui n’est pas soumis à une hiérarchie, une rédaction ou in fine à un groupe commerciale, a beaucoup plus de chance de réaliser une traitement honorable de l’information.
En conclusion, comme l’évoquait l’article de l’auteur (7. Les journalistes cachent des infos ou manquent d’objectivité) et Le Hérisson (« les journalistes semblent de plus en plus perdre de vue leur propre charte déontologique »), la charte déontologique du journalisme, si chère à Beuve-Méry, n’est plus du tout au goût du jour pour une grande majorité des journaux français (notamment pour les quotidiens et tout particulièrement pour les autres supports médiatiques). La nouvelle charte respectée est certainement plus proche de celle-ci.
(1) : Je pense que les articles publiés dans AGORA VOX ne sont pas réalisés par des journalistes, puisque AGORA VOX n’est pas un journal, au sens moderne du terme. Le terme définissant les rédacteurs des sites internet reste à créer.