• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Anarchasis

sur Un cas de populisme scientifique


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Anarchasis 1er novembre 2008 01:06

Bonjour

Vous soulevez ici un volet de l’activité scientifique que l’on pourrait - je pense - caser dans la catégorie des "tabous", non seulement parce que le sujet relève de la parapsy ou autre para..., mais aussi et surtout parce que vous questionnez la pertinence même de la manière d’aborder un sujet et de le traiter. Ce dernier point a fait et fait encore l’objet de beaucoup d’écrits (livres, articles) plus ou moins faciles d’accès et de lecture plus ou moins aisée. Il serait donc illusoire de vouloir faire le tour de la question dans un débat sur forum. Aussi, je vous livre ici quelques remarques sans prétention.

Je partage votre avis sur le fait que rien que la manière de s’attaquer ( c’est le cas de le dire) à la question laisse à désirer. Ce n’est plus une réflexion neutre ; c’est un combat acharné où une communauté veut démontrer que tel ou tel effet parapsy n’existe pas. Il y a une intention, une idée préconçue. Dans ces conditions, le terrain est très fortement défavorable à une éventuelle acceptation de la thése opposée, quand bien même elle serait vaincoeur à l’issue de l’expérience. L’histoire des sciences montre que contrairement à ce que les scientifiques prétendent et croient, "l’expérience cruciale" n’existe pas et ce n’est pas l’expérience qui tranche, mais bien les scientifiques eux-mêmes. Si le résultat cadre trop mal avec le paradigme établi, il est écarté, éliminé, ignoré...

Il existe de très nombreux exemples en histoire, où malgré le protocole établi, les résultats non conformes à ce qui était attendu ont été ignorés. A titre d’exemple, je citerai la controverse qui opposa Pasteur à Pouchet à propos de la génération spontanée. Pouchet, favorable à la génération spontanée se lance dans une série d’expérimentations contre Pasteur, qui, lui, ne croyait pas - à cette époque - à la génération spontanée, comme d’ailleurs toute l’Académie des sciences... Mais le combat de Pouchet était perdu d’avance, car l’objectif de la communauté était de démontrer que Pouchet avait tort. Aussi, même lorsque Pouchet avait raison, on trouvait - grâce à des contorsions intellectuelles - des arguments pour dire qu’en fait il avait tort. On donne finalement raison à Pasteur, alors que c’est bien lui qui était dans l’erreur, non dans le fait qu’il n’y a pas de génération spontanée, mais dans son protocole expérimental.

Cet exemple est emblématique : peu importe la solidité de vos arguments, de vos expériences... si on ne veut pas accepter votre thèse, on trouvera toujours les arguments pour dire que vos expériences ne sont pas bonnes, ou que vos arguments ne sont pas bons.

Comme le dit Planck dans son autobiographie, une théorie physique n’est pas acceptée parce qu’elle est plus solide qu’une autre, mais parce que ses contradicteurs meurent avant.

Anarchasis


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès