par Forest Ent 							 														 (IP:xxx.x30.45.205) le 5 novembre 2008 à 11H33 							 							
							
															
							
								
Un athée considère que la vie est ce qu’elle est, une conséquence matérielle du hasard sans nécessité, n’ayant aucun but ni sens. Croire que la vie a un sens est un acte de foi.
Pas du tout d’accord.
Aucun besoin de "foi" (et, d’ailleurs, de quelle "foi" s’agit-il ? ) pour considérer que la vie a un sens.
Comme le dit Camus, dans "Le mythe de Sisyphe" ;
" Je juge que tout est bien ", dit Œdipe, et cette parole est sacrée. Elle retentit dans l’univers farouche et limité de l’homme. Elle enseigne que tout n’est pas, n’a pas été épuisé. Elle chasse de ce monde un dieu qui y était entré avec l’insatisfaction et le goût des douleurs inutiles. Elle fait du destin une affaire d’homme, qui doit être réglée entre les hommes.
Toute la joie silencieuse de Sisyphe est là. Son destin lui appartient. Son rocher est sa chose. De même, l’homme absurde, quand il contemple son tourment, fait taire toutes les idoles. Dans l’univers soudain rendu à son silence, les mille petites voix émerveillées de la terre s’élèvent. Appels inconscients et secrets, invitations de tous les visages, ils sont l’envers nécessaire et le prix de la victoire. Il n’y a pas de soleil sans ombre, et il faut connaître la nuit.
L’homme absurde dit oui et son effort n’aura plus de cesse. S’il y a un destin personnel, il n’y a point de destinée supérieure ou du moins il n’en est qu’une dont il juge qu’elle est fatale et méprisable. Pour le reste, il se sait le maître de ses jours.
(...)
Je laisse Sisyphe au bas de la montagne ! On retrouve toujours son fardeau. Mais Sisyphe enseigne la fidélité supérieure qui nie les dieux et soulève les rochers. Lui aussi juge que tout est bien. Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni fertile. Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul, forme un monde. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
Une vie sans foi n’est pas du tout, pour autant, privée de sens.
Elle prend , au contraire, le sens d’un combat, d’une existence qui a à se justifier par elle-même
Quant à dire ; Les idées de morale et de justice sont indissociables d’une destination de l’existence.Elles ressortent du domaine des valeurs, des finalités. Ce sont des concepts religieux"
ça me semble tout à fait abusif.
Et d’une, c’est limiter "la foi" au religieux ; ce qui, pour moi, esr réducteur. La foi en l’homme existe, et elle est athée.
Ensuite, que la morale et la justice aient, parfois, coincidé avec certains préceptes religieux, soit, mais si rarement, et les exemples sont légion pour montrer que les concepts religieux ont, le plus souvent, servi la discrimination, la violence et l’injustice.
La justice est un concept totalement humaniste (les religieux, eux, s’en remettent à la "justice divine"), et qui n’a pu se traduire, concrètement, (partiellement, bien sûr), que dans des organisations laiques et démocratiques, depuis la déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
Quant à la "morale", le concept est si ambigu, si lié au contexte, qu’il peut adopter toute définition, sans qu’aucune ne puisse être généralisable.
Quand on parle de "morale judeo-chrétienne", c’est un aspect bien spécifique de la morale, mais totalement rattaché à des préceptes inhérents à des impératifs dogmatiques, qui la relativisent totalement.
Il n’y a pas de "morale" universelle, si ce n’est celle du respect de soi et des autres ; notion totalement agnostique, athée...