Bonjour,
je trouve le commentaire de Seg très juste : en effet je ne comprends pas en quoi le passage de l’IP v4 à l’IP v6 pose un véritable danger pour nos libertés. La question n’est pas là.
Les communications sur Internet ne sont pas plus anonymes avec IP v4 qu’avec IP v6 (ou qu’avec une IP fixe ou dynamique) !!!
La véritable question est au niveau juridique sur l’importance que l’on accorde à l’adresse IP comme donnée personnelle et confidentielle.
Je m’explique : pour déterminer l’identité de quelqu’un à partir de son adresse IP il faut passer par son fournisseur d’accès Internet (FAI) et ce quelque soit la version du protocole IP ! Autrement dit, c’est là qu’est le vrai enjeu aujourd’hui : jusqu’où cette donnée ne doit pas être divulgée et à partir de quand l’accès à cette association adresse IP <=> identité réelle peut être fournie.
Pour prendre un exemple : je poste sur Agoravox (AV) un message diffamatoire, AV a enregistré l’adresse IP à partir de laquelle j’ai posté ce message.
- Soit AV veut bloquer les posts depuis cette adresse IP et là effectivement une adresse IP dynamique pourrait me permettre de reposter des messages sur le site, mais cela reste très limité car on voit bien que cela ne pénalise que les IP fixes et surtout n’évite pas à l’auteur de reposter depuis un autre ordinateur (donc avec une autre adresse IP) ou en passant par un (ou plusieurs) proxys. Il est plus efficace dans ce cas de bloquer le compte utilisateur.
- Soit le propos est suffisamment grave pour qu’AV veuille entamer une procédure contre moi, et dans ce cas pour m’identifier il utilise l’adresse IP que j’ai utilisé et qu’il a enregistré, et fait une demande d’identification à mon FAI qui peut m’identifier quelque soit le type d’IP que j’utilisais (statique ou dynamique) car les FAI ont obligation de garder les logs de connexions pour pouvoir justement déterminer qui s’est connecté quand et avec quelle adresse IP.
J’ajouterai en remarque que de plus en plus de gens utilisent une adresse IP fixe grâce aux progrès de l’ADSL et du dégroupage.
En conclusion, l’anonymat sur Internet est un mythe qui a la vie dure. La vraie question est au niveau juridique, législatif.
Maintenant techniquement il existe des moyens de rendre très difficile la tracabilité sur Internet (mais pas impossible) avec des exemples comme Tor (pour le web) ou Freenet (pour le P2P).