TABLEAU DEMOGRAPHIQUE
Le poids des populations non françaises dans la population européenne qui était de 43,9 % en 1866, passait à 48,1 % en 1871 et à 45,6 % en 1891, puis à 37,6 % en 1901 et à 26,3 % en 1921 pour atteindre 22,1 % en 1926. Dans un document intitulé Dans l’organisation gouvernementale de l’Algérie (1901).
A. Mallarmé écrivait :
Nous savons pourquoi les Français de race et de naissance doivent, en Algérie, attacher tant de prix aux idées françaises et à leur maintien intégral dans un pays si diversement peuplé : les statistiques sont là pour nous prouver quelle est la gravité d’une pareille question. Mais, à l’inverse, on doit repousser, en Algérie plus qu’ailleurs, les doctrines étroites et fanatiques, émises de nos jours, grâce auxquelles, contre tout sentiment d’humanité et de civilisation, on priverait gratuitement le pays de forces vives et utiles. Il faut, au contraire, attirer en Algérie, avec prudence et ménagement, le courant de l’émigration étrangère, car, à tout prendre, il vaut encore mieux peupler un pays avec des étrangers que pas le peupler du tout. Nous travaillerons ensuite à nous les assimiler, à les pénétrer de notre génie national et à les incorporer dans la patrie française.
Le peuplement de l’Algérie, par des Européens non français était nécessaire pour faire face au poids démographique de la population indigène dont l’existence en Algérie menaçait la pérennité de la présence française. Autrement dit, la population européenne de nationalité non française était perçue comme un mal nécessaire. C’est pourquoi son assimilation apparaissait comme une nécessité afin de contrer un danger potentiel susceptible de compliquer les relations diplomatiques françaises avec les autres pays européens (surtout l’Espagne et l’Italie).