@ Traroth,
[...] quel(le) politique n’entre pas, pour vous, dans la catégorie "arriviste" ?
Vous confondez arrivisme et ambition. Les idées s’incarnent, sont portées par des personnes. Un politique doit avoir l’ambition de réaliser ses idées et pour cela atteindre le pouvoir. Mais il doit refuser d’abandonner ses idées pour arriver au pouvoir. Un politique doit avoir de l’ambition pour son pays et ses concitoyens. L’idée, le programme passent d’abord, la personne ensuite. Ceci s’applique encore, heureusement, à de nombreux hommes et femmes politiques. Aujourd’hui, Mélenchon suit ce schéma et je l’en félicite.
L’arriviste, lui (ou elle) est près à tout pour arriver au pouvoir, y compris à renoncer à ses idées. Notre république est irrémédiablement corrompue quand ses citoyens acceptent que les arrivistes ne se cachent même plus. Quel intérêt à déléguer notre pouvoir à des personnes qui l’utiliseront pour leur usage personnel ? Et quelles conséquences ? Trente ans de trahisons qui se voient dans les chiffres. On dit que Ségolène Royal, quand elle était à l’ENA, s’est interrogée sur l’idéologie - droite ou gauche - qu’elle allait utiliser pour supporter sa future carrière politique. On dit la même chose de Rachida Dati, qui écrivait à tout le monde, y compris à gauche, pour proposer ses services...
Enfin, se pose le problème de la compétence. Aujourd’hui, nous avons cette nouvelle race d’arrivistes tellement pressés qu’ils considèrent comme une perte de temps l’acquisition des compétences et de la culture nécessaires à leur mission. Or, l’ambition dont on n’a pas les moyens est un crime (Chateaubriand).
Voir ce que Louis Mexandeau pense de Ségolène Royal.