Je souscris en partie aux propos de Joëlle Pénuchet : Obama s’inscrit dans la continuité d’une politique américaine hégémonique. Si l’on veut bien mon article attentivement, je n’exprime pas autre chose. Je pense seulement que le fait qu’il soit noir, dans la première puissance mondiale, lui permettra de donner une autre image à la politique américaine.
Je pense cependant que la campagne d’Obama a été rassembleuse et qu’il a donc donné des gages à la pensée conservatrice dominante aux Etats-Unis. Il n’est pas exclu de penser qu’au final - c’est-à-dire au bout de 4 ou 8 ans de mandat - le bilan Obama soit plus à gauche que ce qu’il a annoncé dans sa campagne.
Je pense que la critique politique d’Obama ne prendra pas la même physionomie dans nos pays occidentaux - qui décryptent la politique américaine en dehors de considérations symboliques - que dans les pays du tiers-monde où le symbole de l’émancipation et de la dignité retrouvée des noirs prendra une dimension majeure.
Quant à mon utilisation de Darwin en l’espèce, j’ai pris soin de la resituer en dehors d’un contexte biologique, l’utilisant comme une analogie davantage que comme une équivalence.
Ce qui est en balance, c’est la perception de la politique américaine, et non la politique menée elle-même. Tous les historiens connaissent la valeur déterminante du symbole dans la perception de la réalité sociale et, en l’occurrence, le symbole de son élection est particulièrement fort.
Je ne suis pas un inconditionnel d’Obama (j’aurais personnellement souhaité la candidature de Clinton, dont le programme était plus clairement de gauche) mais je ne puis que constater que l’événement est considérable et qu’il aura des conséquences de perception importantes.