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Commentaire de Albéric

sur Banlieues : les cinq (grosses) erreurs de Sarkozy


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Albéric (---.---.91.133) 17 octobre 2006 16:32

Ne faudrait-il pas simplement plaquarder les articles pertinents du code pénal dans les quartiers ? Une patrouille de police ne constitue jamais une « provocation » quel que soit le nombre des policiers puisque les policiers ont le devoir de faire respecter l’ordre et la paix et sont donc au service de la population, partout sur le territoire, y compris par la dissuasion, et si la seule présence d’un ou plusieurs uniformes est ressentie comme une « provocation » justifiant d’incendier le commissariat, il faut faire de la place dans les hôpitaux psychiâtriques, et dans les prisons pour ceux qui considèrent que jeter des pierres à un policier est un acte de « légitime défense » contre sa seule présence. Que les policiers se déploient à deux ou à cinquante ne change rien non plus au devoir de coopération et ne constitue pas en soi une « provocation » ou une « agression ». Dans l’idéal les policiers doivent avoir un comportement qui montre qu’ils sont des protecteurs des honnêtes gens et donc à priori de tout le monde compte tenu de la présomption d’innocence. Mais il y a une cruelle asymétrie qui fait que le jeune sait que le policier sait qu’il sait qu’il ne peut pas prouver qu’il a participé au guet-apens ou à l’agression collective contre la patrouille, et le policier sait que le jeune sait qu’un policier n’a pas le droit d’arrêter sans motif ; asymétrie de fait qui entre en contradiction avec l’asymétrie de droit qui veut que force reste à la loi et à aux dépositaires de l’autorité publique. Le policier a le droit d’appréhender, de contrôler, de demander ses papiers, et en cas de refus, il a le droit de l’y contraindre par la force. Pour éviter le sentiment de discrimination il faut que les policiers fassent l’effort en toute occasion d’effectuer des contrôles d’identité sur tout le monde, de manière ostensible, et non seulement certaines catégories de personnes (sur la voie publique ou dans les gares, que ce soit les contrôles arbitraires ou aléatoires ou les contrôles liés au comportement suspect).

Y a-t-il parmi les lecteurs de ce forum des policiers et hommes de loi et connaisseurs de la psychologie adolescente qui pourraient donner leur avis sur deux mesures que le peuple des honnêtes citoyens pourrait proposer lors d’une marche silencieuse, Gandhienne, à Clichy-sous-Bois par exemple, en souvenir et à l’exemple du civisme des quelques personnes qui se sont interposées pour empêcher certaines déprédations en novembre 2005 :

1- l’interdiction de la présence des journalistes de la télévision avec caméra lors des interventions policières. Les journalistes de la presse écrite et de la radio, ne sont-ils pas les seuls à permettre l’exercide du droit à l’information, avec le reste des citoyens (y compris les citoyens-journalistes d’Agoravox) ? Savoir par des mots et non faire écran par des images : voilà ce que serait une revendication libératrice et pacificatrice qui mettrait fin à la malsaine émulation de la violence et au face-à-face mortifère entre police et « jeunesse ». Les agresseurs cesseraient d’être récompensés par une publication de leur oeuvre au JT.

2- Une suspension expérimentale des patrouilles de police dans certains quartiers hypersusceptibles, pendant une semaine au cours de laquelle des citoyens observateurs et des représentants du ministère de l’intérieur mesureraient en toute bonne foi si comme le disent certains c’est vraiment la présence policière qui « provoque » la violence. Mais il faudrait que l’ensemble des délits baissent pour que la preuve par l’absence soit probante, y compris les vols, les recels, les traffics interdits, et pas seulement les actes de violence spectaculaires.

Cela constituerait une épreuve de vérité qui obligerait les autorités associatives qui prétendent garantir la paix civile à révéler au grand jour si elles achètent la tranquillité pour le business de la drogue et autres traffics illicites, ou si elles sont vraiment loyales envers la République. Un bilan objectif permettrait d’inviter de manière constructive le Ministère de l’Intérieur à revoir les méthodes de prévention-dissuasion, tout en renforçant les effectifs mobilisables rapidement pour les enquêtes (ou escortes d’enquêteurs) et les arrestations ou les opérations précises, rapides et efficaces de dispersion d’attroupements. Cela permettra également à la police d’affiner sa capacité d’anticiper les embuscades (plus de policiers en civils) et de ne se déployer de manière visible et prévisible qu’en force (mais avec des officiers très calmes et maîtrisant leur sang-froid , une grande discipline et un effort de retenue et de courtoisie le plus longtemps possible). Dès la contamination grégaire de l’agression physique d’un policier ou d’une voiture de police avec des policiers à bord, si la neutralisation-isolement de l’agresseur ou des agresseurs non suivis par les « spectateurs » n’a pas été possible, la réponse doit être immédiate : encerclement et mise aux fers des agresseurs de policiers, même s’ils sont deux cent comme aux Tarterêts (dans ce cas il faut trois cent policiers et quatre cent CRS plus des hélicoptères). De telles opérations doivent toutefois rester du domaine de la police et non de l’armée, afin d’éviter de donner des galons aux délinquants, qui non contents de passer du statut de « casseur » au statut « d’émeutier » en 2005, voudraient passer maintenant du statut d’émeutier au statut de « Résistant » oû leur pathologie identificatoire voudrait les hisser. D’ailleurs la présence des caméras ne peut servir qu’à une chose, en passant le film au ralenti, c’est de bien voir qui est l’agresseur (celui qui reçoit une pierre ou une barre de fer, en toute objectivité mérite d’être considéré comme l’agressé et le fait qu’il porte un uniforme doit être systématiquement retenu comme circonsatnce aggravante).

Mais pour casser ce face-à-face mortifère, il faudrait que ce soit l’ensemble des citoyens qui vienne dans les quartiers de manière pacifique (à l’occasion d’une marche), mais aussi de manière festive en d’autres occasions à créer (festivals en banlieue, concerts de musique classique -par exemple le chevalier de Saint Georges, ouvertures de centres d’excellence comme le musée d’arts modernes de Vitry-sur-Seine, mais il faudrait plutôt un Musée de la Grèce Antique à Clichy-sous-Bois par exemple pour démolir tout à fait le ghetto mental, à condition d’y envoyer les jeunes du quartier avec leurs professeurs), enthousiaste, généreuse, et montre le visage réel de la société que masque l’enfermement devant Al-Jezira et les jeux vidéos où on joue le rôle d’un insurgé contre les soldats Américains. Le salut de la France passe par une bataille morale qui consiste à faire adopter notre héritage, chaque citoyen doit faire l’effort moral de refuser de se laisser contaminer par l’agressivité, et retourner systématiquement la violence en force, la colère en vigilance, l’ignorance en intelligence, la défiance en confiance, et faire « des eaux mauvaises une source éternelle » (Charles Péguy). Outre le Code Pénal (pour encourager les études de droit), chaque marcheur Gandhien devrait offrir un livre à un collégien en rupture scolaire et devenir son tuteur Républicain et entreprendre, par exemple avec l’association « parrains pour mille », un vaste mouvement de tutorat (adoption des collégiens orphelins ou monoparentaux pour soutien scolaire, aide à la recherche d’emploi et sorties culturelles pour l’appropriation et le partage du patrimoine) pour casser les ghettos dans les têtes.

en attendant, et de manière complémentaire,rappel à la loi à appliquer avec sang-froid

CODE PENAL (Partie Législative)

Article 431-3 Constitue un attroupement tout rassemblement de personnes sur la voie publique ou dans un lieu public susceptible de troubler l’ordre public. Un attroupement peut être dissipé par la force publique après deux sommations de se disperser demeurées sans effet, adressées par le préfet, le sous-préfet, le maire ou l’un de ses adjoints, tout officier de police judiciaire responsable de la sécurité publique, ou tout autre officier de police judiciaire, porteurs des insignes de leur fonction. Il est procédé à ces sommations suivant des modalités propres à informer les personnes participant à l’attroupement de l’obligation de se disperser sans délai ; ces modalités sont précisées par décret en Conseil d’Etat, qui détermine également les insignes que doivent porter les personnes mentionnées à l’alinéa précédent. Toutefois, les représentants de la force publique appelés en vue de dissiper un attroupement peuvent faire directement usage de la force si des violences ou voies de fait sont exercées contre eux ou s’ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu’ils occupent.


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