C’est tout à fait typique du raisonnement des propagandistes arméniens, qui glisse subrepticement de 1944 -création du concept de génocide- à 1915 -massacres et déportations des Arméniens des provinces Est de l’Empire Ottoman- pour revenir 1923 -création de la Turquie par Atatürk- jusqu’à aujourd’hui.
Cet anachronisme pour but d’amalgamer les évènements de 1915 avec la Shoah et enfin avec la Turquie est plus que déplorable pour des évènements qui demandent sérieux et humanisme. Comme le rappelle le journaliste Christophe Barbier, la Shoah est incomparable avec les autres massacres de l’Histoire :
« Cette controverse oblige les consciences à deux interrogations, à deux vigilances. D’abord sur l’effrayant inventaire des génocides. Au-delà de l’ampleur et de l’horreur d’un massacre, il faut que le bourreau ait eu la volonté de faire disparaître le peuple honni, ait pensé, planifié et mécaniquement exécuté ses exactions. Surgissent alors du passé, ce « long fleuve de boue et de sang », comme l’écrit Françoise Chandernagor, des spectres oubliés, tels ceux des Herero de Namibie anéantis par les Allemands en 1904. Ensuite et surtout, le monde d’après Auschwitz ne doit pas oublier que la Shoah est un génocide à part, incomparable. Arméniens, Amérindiens ou Tutsi furent persécutés pour disparaître de leur terre ; les juifs furent persécutés pour disparaître de la Terre. La hiérarchie dans l’horreur n’a pas de sens, mais certains ventres sont devenus inféconds, et d’autres non, d’où sortit la bête immonde. »