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Commentaire de quen_tin

sur Il faut plus de libéralisme


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quen_tin 17 novembre 2008 19:12

Le mot "force" n’est pas impropre, ils’agit bien de rapports de forces. Les revendications de droit des salariés constituent des rapports de force. Pourquoi auraient-elles lieu si vraiment le contrat était exhaustif et consentis ?
Tout contrat est issu d’une négociation au cours de laquelle les acteurs n’ont pas le même poids. Les contrats qui sont en théorie des accords sont dans la pratique le résultat d’un rapport de force.
Si je suis sans le sou, je signerai le pire contrat qui vient car ma situation m’y oblige. Ce pire contrat n’améliorera pas vraiment ma situation mais je suis contraint de l’accepter faute de mieux.
Les accords de microsoft avec les constructeurs ont été une stratégie pour damer le pion à macintosh, et non pas un choix des constructeurs.
Les patrons du CAC40 sont choisis non pas par leur mérite mais surtout par copinage et par arrangements. Sociologiquement parlant, ils constituent un petit milieu social qui se reproduit. Il ne suffit pas de naitre dans une famille cultivée et d’être talentueux pour entrer à polytechnique, il vaut mieux avoir un bon carnet d’adresse familiale ainsi que des moyens financiers et appartenir à une certaine classe sociale.

Vous avez une vision idéale du marché qui n’est pas réaliste. Si vous vous tenez au courant de l’économie, vous devriez savoir que cette vision est aujourd’hui dépassée.

Vous dites que les entreprises peuvent finir par se mettre d’accord sur des standards... C’est faux. Il arrive plutot que le format d’une entreprise s’impose de fait alors qu’il n’est pas optimale, et qu’il reste propiétaire car elle souhaite conserver le leadership. La collaboration n’est jamais de mise dans le domaine concurrentiel.
Pourtant la collaboration est bien plus efficace et sans cette collaboration initiale Internet n’aurait jamais vu le jour.

Je suis d’accord avec vous, ce sont les entreprises privées qui permettent l’essor des technologies à grande échelle et le développement de l’offre et l’innovation dans ce domaine. Mais ce que j’essaie de vous faire comprendre, c’est que ceci ne serait pas possible si d’autres n’avaient pas fait un défrichage en avant garde. L’innovation des entreprises privées consistent à chercher des applications et à les développer, pas à créer des théories sur la nature de l’univers qui servent de base à ces applications. Ces théories ne servent à rien en elle même et n’ont aucune application au départ c’est pourquoi les entreprises ne s’intéressent pas à la recherche fondamentale.

Vous doutez de l’intérêt d’une recherche publique ? Sachez qu’aucune entreprise privé n’a jamais permis d’avancée majeure en recherche fondamentale. En recherche applicative, oui, mais fondamentale non. Ce n’est pas intéressant financièrement, c’est ce que vous appelez de l’argent gaché, volé, mais c’est aussi ce qui permet à nos ordinateur et à nos voitures d’exister aujourd’hui, sachez le.

De même pour l’Internet : vous relevez que c’est la fin du monopole de l’état qui a permis son essor, mais s’il n’avait pas été conçu de manière ouverte au départ par des gens ne se préoccupant pas de contraintes commerciales et concurrentielles, il n’aurait pas exister du tout. Finalement les deux approches sont complémentaires.

Le désinteressement financier est-il une valeur morale ? Je l’ignore. Je me borne à constater ceci : toutes les avancées majeures en science, en art, en philosophie, en litterature ou dans n’importe quel domaine de la création sont le fruit d’un intérêt autre que financier, et -surtout- ont été réalisés à l’abris de contraintes financières ou commerciales.

Il y a des choses qui sont formidablement possible quand l’intérêt financier est présent, comme la production, la distribution et la consommation de masse.
Il y aussi des choses qui sont impossible, comme l’avénement d’un nouveau paradigme scientifique permettant le développement des technologies numériques. Ces choses prennent trop de temps pour qu’un intérêt individuel lui accorde suffisament d’importance pour le financer et seul un intérêt collectif le permet. C’est ainsi que vous le vouliez ou non.


Pour l’exemple des bâtiments anciens : vous n’avez pas comprisce que je voulais dire.
Je voulais dire : qu’est ce qui peut empêcher, si ce n’est la collectivité, de détruire un bâtiment ancien et de le remplacer par un supermarché ? Personne. Par conséquent sans collectivité, le bien du plus grand nombre (avoir un cadre de vie agréable) n’a aucune valeur face à la puissance financière d’une grande entreprise. Et la dessus l’effet "démocratique" du consommateur n’a aucun impact. De même pour l’environnement.

L’action d’une entreprise ne se borne pas à fabriquer des produits ou des services. Une entreprise a aussi un impact environnemental, un impact sur l’espace public, un impact sur la vie de ses salariés,etc, etc.
En négligeant tous ces aspects parcequ’ils ne sont pas mesurable économiquement, votre vision du monde est incomplète.

La télévision : peut importe que l’état contrôle ou non le modèle. On constate qu’au sein de ce modèle, ce sont les entreprises soumises à l’intérêt financier qui tirent vers le bas la qualité.


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