A bâtons rompus.

Martine Aubry a un avantage par rapport à Ségolène Royal, elle n’a pas utilisé le mot « bravitude ». Le propre des médias,"propre" si j’ose dire, c’est de monter en épingle une petite originalité de ce genre et de donner ça en pâture aux amuseurs publics du temps, les bouffons autoproclamés de la République. Dites du mal de quelqu’un, il en restera toujours quelque chose. La dérision facile est la fange des esprits qui volent. Delanoé a renié sa parole pour faire front à l’élection de Ségolène Royal en tant que secrétaire du parti dit « socialiste ». Si l’instigatrice des 35 heures gagne la partie dans le parti, c’est la fin, l’enterrement définitif de celui-ci. Les deux éléphants, le Parisien et la Lilloise, profitent donc de cette information de surface pour supplanter Madame Royal. Les luttes intestines vont bon train et pas forcément à la loyale. De nos jours, l’image de marque ne tient pas à grand-chose. L’UMP Jean Luc Châtel avait même tenté d’enfoncer le clou en parlant de « bourditude » à l’endroit de Ségolène Royal, mais pour lui, disons que c’était de bonne guerre si toutefois on peut appeler « bonne la « bassitude ». Pourquoi tant de mauvaise foi et ce ravalement par le bas ? C’est que Madame Royal est potentiellement notre future présidente et ça fait peur dans les rangs, aussi bien à gauche qu’à droite. Si les deux conspirateurs n’avaient pas déjà sapé la campagne de Madame Royal pour la présidence par des déclarations intempestives et ostentatoires, on n’en serait pas là. J’espère bien voir les militants déjouer l’intrigue. Non mais quelle misère, quelle malédiction est entrée dans ce parti censé rendre justice aux plus démunis ? Il y a eu le syndrome « Jospin », le « pion », comme le nommait Mitterrand, l’homme qui déclarait ne plus faire de politique après avoir ouvert la porte à l’extrême droite et qui revenait se pointer à la moindre occasion. C’est quoi ce jeu là ? Et maintenant Bertrand Delanoé qui au dernier moment manœuvre en reniant sa parole. Le parti est plus malade et plus déconnecté de la base qu’on ne le pensait. Ah ! Je rêve d’un retour au socialisme généreux et partageur soucieux de la misère des plus démunis de ce pays ! Je me souviens d’une émission de radio : un socialiste de base disait à François Hollande qu’il avait 3 enfants, qu’il était au chômage et que la vie devenait impossible pour lui : la réponse de Monsieur Hollande avait été : Mais ce n’est pas à cause de l’Europe ! (La discussion portait sur l’Europe).Monsieur Sarkosy, lui, aurait saisi la perche tout de suite, aurait demandé les coordonnées du plaignant pour le pistonner. Il y a des gens de droite qui ont une attitude de gauche et des gens de gauche qui ont une indifférence de droite. Messieurs du parti dit « socialiste », combien gagnez-vous par mois et par moi ? A la retraite, après 40 ans de bons et loyaux services comme ouvrier, la sécurité sociale me donne 863 Euros par mois. En France, ça fait jouir les nantis de savoir qu’il y a 7 millions de pauvres en notre pays mais ça ne les fait pas se révolter. Et dans un tel contexte on assiste aux sournoiseries de Reims. Ne cherchez pas docteur, c’est que les valeurs se perdent et que personne ne veut y revenir, c’est que la décadence est arrivée tellement subrepticement que l’on ne l’a pas vue venir. La pollution nous gagne aussi individuellement. Et Madame Royal s’efforce de promouvoir une université populaire, la relève des jeunes et la participation. Rien que pour ça, je vote pour elle, mais ce qu’elle demande est une telle gageure. Pourvu que ce ne soit pas seulement des arguments politiques auquel cas, je jetterais l’éponge une fois pour toutes.
A.C