@Léon,
D’autres juristes, encore plus patentés, vous ont déjà répondu, JC Moreau : ceux de la cour d’appel de Douai. Et d’autres juristes encore plus patentés pourraient peut-être donner leur opinion à leur tour : ceux de la cour de cassation.
Vous n’êtes pas sans savoir que cette affaire, totalement anodine de prime abord, fût montée en épingle par les tenants d’un conformisme bien en vogue actuellement ; je ne les ai pas entendu pour toutes les annulations pour mensonge sur le fait de ne pas avoir divorcé précédemment (cas le plus courant d’annulation), comme si cela était une valeur essentielle de la personne au regard de la décision de Douai s’entend.
On peut évidemment en rester au strict problème juridique. Ce serait faire preuve de la plus grande hypocrisie et refuser de se prononcer sur les questions relatives au statut de la femme dans notre société et dans d’autres.
Il me semble souhaitable que la justice se conforme à des décisions d’ordre strictement juridique, à moins que vous souhaitiez le retour des tribunaux populaires ?
Il n’est pas dans la fonction du droit d’être contradictoire avec l’idée de justice que se fait la société dans laquelle il s’applique. C’est, entre autres, l’intérêt de laisser à la jurisprudence le soin de préciser un certain nombre de points de droit.
En effet, la jurisprudence est essentielle en droit. Mais quand la justice s’immice, même au nom du droit, dans une raison reconnue essentielle dans la sphère privée de deux personnes pour contrecarrer une décision de justice prise au préalable, surtout suite à la pression médiatique et politique, il y a plus de soucis à ce faire pour l’indépendance de la justice garante d’un système démocratique.
Si je comprends bien votre propos, et celui de l’auteur d’ailleurs, il est donc interdit moralement à toute femme de ne pas adhérer aux thèses du féminisme ou de la liberté de la femme ou de l’idée majoritairement admise de la condition de la femme.
Si nous devions nous révolter contre cette loi par manque de limites, ce n’est pas contre la justice qu’il faut se tourner, mais contre nos parlementaires qui n’ont pas donné à la justice les outils suffisamment formels pour éviter ce type de décision. Dès lors, la justice applique les lois que la pression médiatique et politique peut défaire à son gré. Drôle de conception de la démocratie me semble-t-il.