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Commentaire de Christophe

sur À Douai, le droit a été remis à l'endroit !


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Christophe Christophe 19 novembre 2008 01:18

@Léon,

Pour le relativisme, je l’ai entendu au sens large, pas seulement antropologique : la liberté des femmes qui s’efforcent de se libérer de leur situation séculaire d’opprimées ne vaut pas la liberté des femmes qui soi-disant "choisissent" de rester infériorisées,pas plus que la liberté des collabos ne vaut pas celle des résistants etc.

Pour le relativisme, je suis désolé mais au niveau culturel, je n’en connais qu’un seul et il est d’ordre anthropologique.

Qui vous dit que les libertés se valent ou ne se valent pas ? Elles sont incomparables, il faut éviter de hiérarchiser au risque de considérer qu’une culture est supérieure à une autre, que des caractéristiques humaines tendent à être supérieures à d’autres, ... vous voyez la dérive ?

En ce qui concerne la liberté, votre façon de procéder, a priori, puisque vous les comparez, vous permet de penser que la liberté des femmes qui se battent pour se libérer de leur situation séculaire est supérieure à celle des femmes qui font un autre choix (c’est là où apparait le conformisme que vous prônez). Vos comparaisons sont, à mon sens, totalement erronées.

La liberté individuelle, en soi, est non seulement illusoire, mais aussi une valeur largement surévaluée dans des pays déjà démocratiques. Ce que l’on en fait me semble bien plus important.

Que vous considériez la liberté métaphysique comme surévaluée, pourquoi pas ? Pourtant, c’est la liberté qui permet à chacun de nous de s’épanouir individuellement, d’assumer l’intégralité de ses différences. Elle regroupe principalement la liberté de penser et la liberté de choix. Après seulement vient ce que nous en faisons en conscience ; le seul problème étant que sans liberté métaphysique, la conscience n’est que collective et l’individu n’a aucune chance de pouvoir être ce qu’il veut et peut être. C’est pour moi un point essentiel pour le développement de chacun de nous.

Ce que nous faisons de notre liberté ne peut s’exonérer de ce que nous pensons et des choix que nous faisons. Ces choix penvent être en conformité avec le conformisme ambiant et aller jusqu’à être hors la loi ; notre histoire nous montre bien que toute loi ne doit pas être respectée, qu’il existe des risques pour soi-même à se conformer aux lois du moment ou à la pensée dominante. Le principe premier qu’il me semble falloir respecter est de ne pas faire ce qui nous pousserait à nous haïr nous-mêmes, à agir à contre courant de sa pensée.

En fait, il me semble que vous abordiez la liberté à l’identique des physiocrates (ils considèrent pour être exact la liberté métaphysique comme inutile (vous dites illusoire) et donnent une grande importance à la liberté physique). Cela a permis à ces derniers, sur cette base, de prôner pour un despotisme légal. C’est justement la liberté métaphysique appliquée au domaine politique qui a permis le développement des démocraties ; même si je reconnais que ces dernières ne sont plus, aujourd’hui, que l’ombre d’elles-mêmes.


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