J’ai l’impression que vous tournez autour de mes questions, qui sont les vrais problèmes de votre "doctrine" sans y répondre.
Dans un échange le pauvre s’enrichit moins que le riche, et comme ils ont des dépenses fixes minimales identiques (se nourrir et se loger), si le pauvre gagne moins que ce minimum, il finit par s’appauvrir.
Quand je parle du droit de participer à la politique, je ne parle pas du droit de vote mais du droit de se présenter. De même que n’importe qui peut devenir entrepreneur et fonder une entreprise, n’importe qui peut se présenter à une élection en démocratie.
Ce que vous affirmez sur l’exemple de la rivière est gratuit et n’engage que vous. Nous ne pouvons pas avoir raison ni l’un ni l’autre sur un exemple imaginaire. Pour ma part je pense qu’une rivière évacue suffisament vite les déchets vers la mer pour ne pas trop impacter les terres alentours, mais uniquement la mer, et peut donc rester rentable.
Espace public ne signifie pas ce qui appartient à l’état. Je ne vais pas montrer la nécessité de l’état en supposant déjà son existence, ce serait illogique...
Ce que j’appelle espace public, c’est ce que l’on ne peut pas s’approprier, ou plus généralement tout ce qui n’appartient à personne. L’atmosphère, la lumière du soleil, les animaux sauvages et certaines choses naturelles, par exemple, mais aussi la connaissance humaine, certaines forme d’art ou l’information. On peut monayer la transmission de l’information mais pas l’information elle même : on ne peut pas la posséder exclusivement. De même pour la musique. On peut également y mettre la qualité des relations sociales, qui n’appartiennent à personne non plus mais ont une certaine valeur.
Il existe une loi en science qui jusqu’ici n’a jamais fait défaut : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Ne vous êtes vous jamais demandé pourquoi cette loi simple ne s’appliquait pas en économie ?
En fait elle s’applique.
Augmenter la richesse de l’espace privée (d’une entreprise) revient en fait à piller l’espace public. En faisant pousser des plantes, je consomme la lumière du soleil et l’eau de pluie qui n’appartiennent à personne. Par mon travail je crée de la richesse mais mon travail est la transformation d’information, de connaissances et d’energies qui m’appartiennent, et qui sont en grande partie issues de l’espace public.
En rejettant du CO2 ou n’importe quelle forme de pollution dans l’air, je pollue l’espace publique et je diminue sa valeur mais l’atmosphere n’appartient à personne. Si l’atmosphère pouvait m’apartenir, le problème ne se poserait pas et vous auriez raison dans votre raisonnement. Je ferais tout pour sauvegarder sa valeur. Je réduirais mes émissions. Etant donné que l’atmosphère ne peut pas m’appartenir et n’appartient à personne, je n’ai aucune raison de réduire mes émissions. C’est la même logique qui fait que certaines personnes jettent leurs papiers à terre dans la rue alors qu’elles ne le font pas chez eux.
En faisant un acte gratuit au contraire j’augmente la richesse de l’espace public. Ce que je dépense pour la recherche scientifique fondamentale permet d’augmenter la connaissance humaine. Cette connaissance sera rendue publique et profitera donc à tout le monde. Ca signifie que plus personne n’en est le propiétaire. J’ai donc augmenté la valeur de l’espace public, mais j’ai perdu de l’argent.
Etant donné que dans votre système l’espace public n’existe pas, qu’il est gratuit, et que l’objectif fixé est l’enrichissement privé, la tendance naturelle va être de prendre un maximum de richesse sur cet espace public mais en l’enrichissant le moins possible pour ne pas perdre d’argent. Logiquement l’espace public va se dévaluer au fur et à mesure que les espaces privés en tirent des richesses.
Or je le disais, l’espace public, c’est ce qui n’appartient à personne, et entre autre l’environnement naturel, la connaissance humaine et les relations sociales. Aujourd’hui, après plusieurs siècles de capitalisme, l’humanité fait face à une dégradation sans précédant de l’espace naturel. Certains pensent que la dégradation sociale par l’individualisme est également très importante. A quand la dégradation de la connaissance et de la culture ?
Je vous demandez pourquoi TF1 produit des emissions de moins bonne qualité qu’Arte. Vous avez refusé de me répondre. Maintenant je peux vous donner la réponse : Arte enrichit l’espace public que constitue notre savoir et notre curiosité à tous. TF1 au contraire appauvrit l’espace public pour s’enrichir.