Gagner de l’argent sur le dos des handicapés ne me choque pas si c’est une démarche raisonnable et que chacun y trouve son compte. Il est évident qu’on ne peut pas vivre que de charité.
Mais j’ai parlé de détournement de subvention en ce sens que les tarifs pratiqués sont surévalués parce que ceux qui fabriquent les machines qui aident les aveugles savent que le financement caritatif est généreux. Sans aller aussi loin que les terminaux informatiques braille, savez-vous qu’une simple machine perkins, qui permet de taper en braille, purement mécanique et largement répandue dans le monde des aveugles, coûte tout de même dans les mille euros. J’ai vu comment c’est fait, et je n’arrive pas à comprendre que ce soit aussi cher, surtout que le modèle est ancien et le principe, s’il y a un brevet, largement amorti. Ça devrait coûter 100 euros, pas plus.
Pareil pour le logiciel Jaws qui permet à un aveugle d’utiliser un ordinateur avec synthèse vocale, 1500 euros, alors que nous sommes à l’ère de l’open source avec des sharewares à 10 ou 20 euros. Tous les prix du matériel pour aveugle sont excessifs, abusifs et surtout, INJUSTIFIÉS !!!
Pour réagir à un autre point de vos remarques, c’est très bien qu’il y ait des gens qui travaillent à la normalisation, sauf que ça fait des années que ça dure et qu’on ne voit rien venir. Et pour cause, plus on fait traîner les choses plus les chargés de missions justifient leurs indemnités. Tout ce que j’ai compris de ce grand mouvement de mise aux normes d’une accessibilité du net pour les handicapés, c’est que ce sont les non handicapés qui en profitent le plus. Pour faire dans l’humoristique c’est « votre handicap m’intéresse ».
Evidemment je ne dis pas que les choses n’évoluent pas mais j’ai beaucoup discuté moi aussi avec la communauté des aveugles et j’ai été attérré de voir que personne ne tient vraiment compte de leurs idées et de leurs propositions.
Par exemple le projet de plan de paris en relief et en braille, initié par Hoëlle Corvest (aveugle), génial et vraiment utile, a été largement combattu parce que c’est une idée proposée par une aveugle. La communication entre les uns et les autres a malheureusement encore beaucoup de progrès à faire car pour l’instant cela s’apparente à un dialogue de sourds. Même si de temps en temps il y a quand même quelque chose de bien qui en sort, c’est seulement 10% de ce qui pourrait être fait et derrière tout ça, beaucoup de gaspillage de temps, d’énergie et d’argent.
Ce colloque m’a laissé un goût de superficialité avec comme arrière pensée un consensus désagréable sur l’idée suivante : pourquoi faire simple lorsqu’on peut faire compliqué ?
D’où le corollaire : pourquoi faire bon marché quand on peut faire cher ?