Le capitalisme, actuellement, scie la branche sur laquelle il est assis (voir mon commentaire au-dessus du vôtre). Un des moteurs principaux de la tronçoneuse est la course au rendement, dont l’origine est elle-même à rechercher dans le mécanisme de la création monétaire par le système des réserves fractionnaires (voir à ce sujet les travaux de Paul Grignon, sur "l’argent dette", références faciles à trouver avec un moteur de recherche internet).
Le résultat global est une gigantesque pompe à ramener les biens réels dans les mains des créateurs de la monnaie virtuelle. Alors bien sûr, comme la masse monétaire augmente énormément (autour de 10% par an sur la zone euro depuis 2002), il y en a toujours plus à se partager, et cela finit même par "ruisseler" sur le tiers-état ("ruisseler" étant un bien grand mot, puisque le crachouillis qui devrait atteindre les pauvres des pauvres s’évapore au soleil des pays du sud avant même d’avoir été sorti des poches des nantis).
Ces étages emboîtés du fonctionnement du capitalisme créent une dynamique qui conduit les humains à s’étriper les uns les autres (parfois au sens propre, hélas !) pour "rester dans la course", c’est à dire pour trouver assez de monnaie au sein d’une croissance réelle de 3% pour rémunerer des créateurs de monnaie et des prêteurs de monnaie à hauteur de 15 ou 20%. Tout le reste de la théorie libérale (les avantages compétitifs, la concurrence pure et parfaite, les idéologies libre-échangistes ou protectionnistes) c’est de la poudre aux yeux pour se donner bonne conscience, ou pour expliquer après coup pourquoi le système semble tourner comme ceci ou comme cela.
Outre qu’il est donc invivable pour le commun des mortels, et qu’il ne peut absolument pas améliorer leur sort, le système capitaliste globalisé épuise les ressources naturelles à une vitesse vertigineuse, pour produire uniquement des biens et des services susceptibles de rapporter plus de monnaie que ce qu’ils ont demandé d’investissement, sans aucune considération quant aux conditions environnementale ni humaines de la production.
Ce système n’a donc rien de merveilleux. Je le remplace par un autre qui conserve :
* le libre échange et l’entreprise individuelle
*la monnaie comme moyen d’échange
*la création monétaire
par contre je supprime :
*le capital d’investissement (et donc l’investisseur qui va avec)
*la monnaie réserve de valeur
et je retire aux banques le privilège de création monétaire.
Je crée la monnaie au moment de la production, pour rémunérer le travail.
Je détruis la monnaie au moment de la consommation finale d’un bien ou service, pour éliminer le souci inflationniste, et parce que, très logiquement, une masse monétaire créée au moment d’une production, pour représenter cette production, n’a plus lieu d’être quand cette production a disparu du marché.
Le prix de vente d’un bien est la somme de monnaie créée pour rémunérer le travail tout au long du circuit de production.
Je crée de la monnaie supplémentaire que je distribue à tous les humains, sans condition, et je la détruis par une surcôte des ventes.
J’ai donc bien un système qui permet le partage du travail et le partage des fruits du travail, sans aucun besoin d’un capital financier préalable. Je me passe donc parfaitement d’investisseurs et d’actionnaires, je me passe de les rémunérer, et je peux donc me concentrer sur l’essentiel : le développement humain. Comme j’ai besoin de savoir ce qui relève du développement humain, j’ai besoin de discuter avec mes concitoyens au sein de la Démocratie.
Je replace donc le fait politique au sein de la Cité.
Et comme j’ai besoin de développer des activités non rentables en termes financiers ou comptables, je crée aussi de la monnaie pour ces activités, monnaie qui sera absorbée par la vente à prix surévalué des biens et services rentables. Mais comme mes biens et services "rentables" sont ceux qui sont produits avec une forte automatisation, je peux me permettre de faire monter un peu leur prix, puisque celui-ci ne reflète que la somme du travail humain rémunéré tout au long de la chaîne !
Par un cercle vertueux, je permets donc une libération des humains vis-à-vis du travail répétitif, désormais accompli par des machines, ce qui me permets de trouver des humains libres pour les tâches non rentables financièrement, mais rentables socialement et humainement. Je rémunère ces humains par de la monnaie créée pour l’occasion, qui leur permet d’accéder à la consommation du travail des machines. Cela rend rentable le fait d’utiliser des machines, et favorise une automatisation plus poussée des tâches mécaniques de la production. Le cercle se referme.
Plus de capital, cela veut surtout dire plus de choix de la part de ce capital du lieu où il va s’investir. Or, c’est bien là notre plus gros problème actuellement : nous produisons des foules de trucs idiots et gadgets, mais qui se vendent aux riches, plutôt que de fabriquer l’indispensable dont sont privés les plus pauvres. Ce dernier point est développé dans un autre article dont je suis l’auteur : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=36667
03/12 21:12 - Leonidas
Les gouvernements du monde se refusent au protectionnisme pour ne pas reproduire l’erreur (...)
03/12 16:01 - zumzum
admettons pour les besoins de l argumentation, que vous ayez raison et que les echanges (...)
30/11 15:27 - Le chien qui danse
"Par ailleurs, vous pouvez greffer tout autre motivation "morale" genre Dieu par (...)
30/11 12:36 - Marc Bruxman
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30/11 12:01 - Marc Bruxman
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