• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de fab’

sur Les médias se trompent : la crise défait l'Europe de Bruxelles


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

fab’ 27 novembre 2008 21:14
Il me semble que tout dépend en fait de quoi on parle.
Mon analyse de la gestion européenne de la crise, c’est que l’UE s’est révélée un cadre très efficace de coordination pour les politiques des états membres, mais que cette crise a aussi montré les très sérieuses limites à la fois de l’Europe politique, et de la manière dont les institutions Européennes conçoivent leur rôles
 
Ce que je veux dire par là, c’est que, bien loin d’incarner une quelconque notion de solidarité continentale, la commission a fait preuve d’un manque d’initiative consternant, et a semblé prise d’une paralysie dont elle a mis fort longtemps à sortir.
J’ignore si cette inaction a été la conséquence d’une « allégeance à la mondialisation libérale » (comme "on" dit) ou de tout autre chose, mais la lenteur de la réaction de la commission est un fait.
L’action de la BCE, a été tout juste plus convaincante, marquée aussi par une « majesteuse lenteur » peu en rapport avec la situation. On doit cependant noter, à la décharge de la BCE, que ce n’était pas, en principe, à elle de prendre l’initiative dans ce domaine… On ne lui aurait cependant pas reproché de le faire.
 Le parlement, totalement absent, a, à minima, l’excuse de n’avoir aucune compétence en la matière concernée.
 
A l’inverse, les gouvernements nationaux se sont révélés nettement plus réactifs en se coordonnant remarquablement dans le cadre purement informel de l’Eurogroupe.
Certes, cela ne nous amène pas la solidarité européenne mais, au fond, jusqu’où peut on reprocher aux Allemands (ou au Hongrois, Suédois, etc …) d’être réticents à verser des milliards pour sauver une banque Britannique (ou Française, etc…) qui n’a jamais génété le moindre euro d’activité dans son pays et ne participe pas aux systèmes de redistribution de richesse qui restent essentiellement nationaux ? Chacun répondra comme il l’entend à la question, mais elle mérite d’être posée : il est quand même un peu court de se contenter de fustiger les « égoïsmes nationaux ».
 
De fait, la morosité bruxelloise, à supposer qu’elle existe, peut facilement s’expliquer, non pas par un quelconque échec de l’Europe, mais par le retour des états sur la scène européenne.
Quelles sont les conséquences politiques ? A vrai dire, il est beaucoup trop tôt pour le dire ; cependant, il est clair que chacun va revendiquer les conclusions qu’il lui sied : les uns en insistant sur l’efficacité et l’importance Européenne, les autres sur la résolution intergouvernementale de la crise.

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès