Fabrice, un anonyme d’internet s’interessant, à titre personnel, à l’immobilier, à la politique, bref ... encore un abonné au gaz qui s’interesse au monde qui l’entoure.
Il y a tout de même des faiblesses importantes à la mise en cause du CRA comme élément principal de la crise :
1) Il semble que les prêts accordés dans le cadre des institutions régulées par le CRA aient, au dela des simples affirmations des uns et des autres, posé nettement moins de problèmes que les autres (ce qui suggère d’ailleurs que l’adhésion au CRA n’était pas incontournable dans le système de prêt) : http://en.wikipedia.org/wiki/Community_Reinvestment_Act#Legislative_changes_1999
"subprime excesses came mainly from institutions not regulated by the CRA"
"CRA banks were also half as likely to resell the loans"
Le CRA aurait donc eu des effets, en réalité, plutot positifs en limitant les subprimes et la titrisation
2) On ne parle ici que du volet purement americano-americain de la crise ; le hic, c’est que les excès du crédit sont un phénomène mondial, qu’il n’est donc pas possible de réduire à la seule législation américaine.
Je suis un peu plus circonspect que vous sur les orientations des traités, que je ressens comme d’inspiration globablement libérale (au sens économique du terme). Ce sont encore les héritiers du traité de Maastricht, même si cela a été amendé par Amsterdam (je n’ai pas lu celui de Lisbonne ...).
Cela dit, il est clair, en la matière, que l’interpretation y fait beaucoup ; cette interprétation est orientée libérale depuis plusieures années, mais il me parait un peu exagéré de limiter la chose à la seule commission actuelle, même si elle est effectivement l’une des plus marqué en la matière.
Sur ce point fondamental de l’interprétation, les lignes peuvent effectivement bouger énormément lors de cette crise.
De même, si un traité est remis en gestation prochainement, il pourrait aussi être assez différent des précédents : on progresse le plus en surmontant les crises ...
Il me semble que tout dépend en fait de quoi on parle.
Mon analyse de la gestion européenne de la crise, c’est que l’UE s’est révélée un cadre très efficace de coordination pour les politiques des états membres, mais que cette crise a aussi montré les très sérieuses limites à la fois de l’Europe politique, et de la manière dont les institutions Européennes conçoivent leur rôles
Ce que je veux dire par là, c’est que, bien loin d’incarner une quelconque notion de solidarité continentale, la commission a fait preuve d’un manque d’initiative consternant, et a semblé prise d’une paralysie dont elle a mis fort longtemps à sortir.
J’ignore si cette inaction a été la conséquence d’une « allégeance à la mondialisation libérale » (comme "on" dit) ou de tout autre chose, mais la lenteur de la réaction de la commission est un fait.
L’action de la BCE, a été tout juste plus convaincante, marquée aussi par une « majesteuse lenteur » peu en rapport avec la situation. On doit cependant noter, à la décharge de la BCE, que ce n’était pas, en principe, à elle de prendre l’initiative dans ce domaine… On ne lui aurait cependant pas reproché de le faire.
Le parlement, totalement absent, a, à minima, l’excuse de n’avoir aucune compétence en la matière concernée.
A l’inverse, les gouvernements nationaux se sont révélés nettement plus réactifs en se coordonnant remarquablement dans le cadre purement informel de l’Eurogroupe.
Certes, cela ne nous amène pas la solidarité européenne mais, au fond, jusqu’où peut on reprocher aux Allemands (ou au Hongrois, Suédois, etc …) d’être réticents à verser des milliards pour sauver une banque Britannique (ou Française, etc…) qui n’a jamais génété le moindre euro d’activité dans son pays et ne participe pas aux systèmes de redistribution de richesse qui restent essentiellement nationaux ? Chacun répondra comme il l’entend à la question, mais elle mérite d’être posée : il est quand même un peu court de se contenter de fustiger les « égoïsmes nationaux ».
De fait, la morosité bruxelloise, à supposer qu’elle existe, peut facilement s’expliquer, non pas par un quelconque échec de l’Europe, mais par le retour des états sur la scène européenne.
Quelles sont les conséquences politiques ? A vrai dire, il est beaucoup trop tôt pour le dire ; cependant, il est clair que chacun va revendiquer les conclusions qu’il lui sied : les uns en insistant sur l’efficacité et l’importance Européenne, les autres sur la résolution intergouvernementale de la crise.
A priori, la situation est assez claire, mais je me trompe peut être (dans ce cas, vous pouvez me démentir, mais sur la base de référence précise) :
- > Aujourd’hui le cadre (au forfait) travaille pour un certain salaire (mettons 50 000 euros pour simplifier), qui correspond à son forfait. Actuellement, le forfait correspond à 218 jours.
- > Demain, le fofait, le cadre touchera toujours son salaire de 50 000 euros, pour un forfait entretemps redéfini à 235 jours. Cependant, comme il aura dépassé les 218 jours, les salaires correspondants au 17 jours effectués au delà des 218 seront majorés de 10%, soit un surcroit de revenu de 17/235 * 0,1 * 50 000 = 361 euros. Sans doute beaucoup moins après la fiscalité.
Car (de ce que j’ai compris) les jours en dépassement des 218 ne sont pas des "heures sup’", ce ne sont pas des "jours supplémentaires" : ils sont compris dans le forfait puisque, désormais, celui-ci se monte à 235 jours.
On prévoit simplement d’accorder un bonus de 10% pour ces jours là.
C’est là que se situe le point clef : ces 17 jours de plus, n’étant pas des heures sup (puisque compris dans le forfait nouvelle manière) ils n’ouvrent pas droit au payement supplémentaires, mais à une simple majoration (anecdotique) de leur rémunération.
Si c’est le cas, on peut donc tout juste espérer que les cadres concernés auront la possibilité de renégocier leur salaire.