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Commentaire de Professeur Couillon

sur Le consensus médiatique du non à la loi sur le génocide arménien


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Professeur Couillon (---.---.232.223) 18 octobre 2006 16:31

Outre que je réfute votre argument sur l’effet bénéfique en terme de cohésion sociale de cette loi sur notre territoire, en lui opposant le caractère communautariste de ce texte, il me semble que vous négligez un argument. En effet, le but n’est pas tant de lutter contre les profanations et autres propos racistes en France (il existe déjà tout un arsenal juridique pour cela) mais d’amener à terme la Turquie à reconnaître le génocide. Cet objectif est tout à fait louable, bien sûr, et je suis d’accord avec Chirac sur ceci que cette reconnaissance est un préalable à l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne. Mais si l’on poursuit (indirectement avec cette loi) un tel objetif, on ne peut que s’apercevoir que de ce point de vue, le texte est contreproductif. Il existe une loi en Turquie qui punit d’emprisonnement le fait de qualifier de génocide des événements que le régime turc minimise en parlant de « massacres de part et d’autre ». Or, on observe ces derniers temps un infléchissement dans l’application de cette loi. Ainsi, le tout nouveau prix Nobel de littérature, le romancier turc Orhan Pamuk, a vu les poursuites dont il faisait l’objet à ce titre abandonnées début 2006. En outre, la Turquie venait de proposer à l’Arménie, avec qui elle n’entretient pourtant pas de relations diplomatiques, la création d’une commission bi-nationale d’historiens chargés de plancher sur cette question. En générant aujourd’hui des crispations en Turquie, tant dans la population forcément désinformée sur le sujet, qu’au niveau gouvernemental, on prend le risque de voir disparaître ces signes d’ouverture.


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