Néocolonialisme et détresse au présent des damnés de la Terre
 
Etant interpellé, peut être, à juste titre pour ,dit-on, deux paragaphes qui prêteraient à équivoque, je dois une explication à celles et ceux qui se donnent la peine de me lire sur "Agoravox" et ailleurs. Mon sentiment sur cette affaire de néolonialisme est né d’une conviction que rien n’est changé pour les colonisés après leur indépendance. La phrse d’Aimé Césaire est à ce propos tout à fait appropriée : " La lutte pour l’indépendance, c’est l’épopée. L’indépendance acquise, c’est la tragédie".

 De quoi s’agit-il en effet , si ce n’est d’un post-colonialisme qui est dans les faits, un néo-colonialisme à distance qui ne change rien à l’hégémonie occidentale sur ces peuples harassés et qui ne voient pas le bout du tunnel. Pourquoi me diriez vous, acceptent-ils la réponse est simple : les anciennes puissances coloniales ont compris que pour continuer " comme avant, comme au bon temps des colonies", il faut s’appuyer sur les tyrans locaux. Ne dit-on pas que Benali est un "despote éclairé", que Bongo est un patriarche, un sage ? Que maintenant Kadafi - au pouvoir depuis 39 ans- est fréquentable depuis sa réddition en rase compagne et depuis qu’il a permit aux puissances occidentales de se partager la Libye. Jacques Chirac avec son humour décapant disait à peu près ceci "il faut soutenir les tyrans africains sinon ils ne feraient pas d’élection ! ! ". Dans ces conditions on comprend la phrase du président Sarkozy qui reprend Hegel : L’Africain ne s’élance pas ! et pour cause, il est cloué au sol.

 Plus grave encore le concept à "géométrie variable" de droits de l’homme permet depuis Sarajevo , l’ingérence humanitaire présentée sous forme de de devoir !!!! De qui se moque -t-on ? Pour l’Europe tous les "procédés" sont bons pour arriver à ses fins - devoir de civilisation pour civiliser les races inférieures comme le martelait Jules Ferry et les idéologues Arthur de Gobineau (Discours sur l’inégalité des races) et Ernest Renan en France, Chamberlain Kipling et son fameux "The white man Burden" , le fardeau de l’homme blanc, en Angleterre et naturellement Hegel pour l’"Ecole allemande".
Devoir d’ingérence et enfin Droits de l’homme. ..dont on sait d’après Jules Ferry qu’ilsne sont pas valables dans les colonies.. On comprend alorq pourquoi Franz Fanon avait trés tôt dénoncé cette ambivalence de l’Europe en écrivant : :" (..) Cette Europe qui n’en finit pas de parler de l’homme tout en le massacrant partout où elle rencontre, àtous les coins de ses propres rues, à tous lescoins du monde"

 Pour en revenir maintenant au "paragraphe qui fâche" Si j’ai parlé d’Hitler, ce n’est pas que je légitime quelque part les horreurs du IIIe reich envers les populations russes, tsiganes, juives, envers les malades metaux au nom de la pureté de la race et de l’eugénisme. Si le mot diabolisation prête à confusion, et donne l’impression que je le défend C’est net : ce n’est pas mon intention. Par contre je persiste et je signe pour écrire que tous les Renan Gobineau, Chamberlain Hegel et tant d’autres ont fait le lit du IIIe Reich. Sophie Bessis dont je conseille la lecture savoureuse de son essai : "L’Occident et les autres ,Histoire d’une suprématie" aux Eds La Découverte a des mots très durs à l’endroit de l’Europe. Pour elle, le nazisme n’a pas jailli du néant, "ce n’est pas une rupture par rapport à l’ordre d’avant, mais c’est une filiation" 

Pour le reste j’aurai pensé que devant la détresse humaine présente, on ne remue pas le passé ,et pour le moins à défaut d’infuler sur la marche du monde, une compassion au nom de la charité chétienne aurait été réconfortante. Un proverbe africain- décidément on en sort pas dit " Si tu ne peux pas distribuer de l’argent, distribue au moins de bonnes paroles"...