@Easy,
Un mot n’est pas à considérer isolément comme pourrait l’être l’atome mais plutôt dans un contexte donné. Or s’il est très pertinent de parler de la "structure" de l’atome (pris isolément donc) , il ne fallait pas utiliser "structure" pour parler de l’essence toujours contextuelle ou relative ou relationnelle ou intersubjective du mot. (surtout que l’étude de sa st’ructure interne n’offre que peu d’intérêt)
Là où je trouve à redire c’est simplement sur le fait qu’il s’est retrouvé finalement le seul ou quasi seul anthropologue du Monde.
A la vue de ce que vous exprimez, je ne pense pas que Claude Lévi-Strauss se soit trouvé isolé dans le monde. En France, sans doute, mais il me semble que l’anthropologie culturelle américaine a eu une influence prépondérante sur Claude Lévi-Strauss ; comme il y a un lien avec l’anthropologie sociale britannique.
Les prémices du structuralisme ont été introduit par Ferdinand de Saussure en sémiotique ; nous retrouvons cette influence chez Charles Sanders Peirce en ce domaine.
Concernant l’approche structuraliste, si il est isolé sur le sol français à cette époque (début du XXéme siècle), nous ne pouvons nier les influences de Franz Boas en anthropologie ni la défense qui corrélait l’approche de Lévi-Strauss en philosophie par le logicien Willard Van Orman Quine : Si le mythe des objets physiques est supérieur à la plupart des autres, d’un point de vue épistémologique, c’est qu’il s’est avéré être un instrument plus efficace que les autres mythes, pour insérer une structure maniable dans le flux de l’expérience. (De Vienne à Cambridge, Gallimard, 1980).
Il fût tout autant soutenu dans l’approche par les linguistes anthropologues tels que Benjamin Lee Worf reprenant des idées introduites par Edward Sapir (élève de Boas). Côté britannique, en anthropologie sociale, le structuralisme a été intégré au fonctionnalisme (défendu en France par Durkheim) par Edward Evan Evans-Pritchard.
Claude Lévi-Strauss est loin d’être le seul défenseur du structuralisme dans le monde. Aujourd’hui, même en France, nous ne pouvons écarter la réflexion de Claude Lévi-Strauss qui apporte des éléments essentiels à intégrer dans nos études des comportements humains.
L’anthropologie a mis en évidence les relations entre les structures usuelles de communication (symbolique dont la langue est un élément) et les croyances d’une culture. Il ne faut pas dissocier les outils d’expression et les schémas mentaux permettant tant d’appréhender le monde qui nous entoure ou d’exprimer notre perception du monde (pour cela lire la pensée sauvage de Claude Lévi-Strauss qui est déterminant dans la relation entre symbolique et pensée).
Les travaux de Claude Lévi-Strauss sont toujours présents dans ceux menés en sciences cognitives, surtout dans les analyses sémantiques qui reposent sur des schémas mentaux, appelés structures, circonscris dans des contextes précis.