Pour préciser ce que je disais plus haut (voir le lien), j’ai retenu ceci de Olivier Sedeyn, apparemment bon connaisseur de L.Strauss :
"Il est vrai que Strauss a été le professeur des professeurs de certains néoconservateurs qui entourent Bush. Mais il serait évidemment absurde de dire qu’il a directement influencé une décision précise d’aujourd’hui. Assurément, il est conservateur en politique, avec les précisions que je fais dans mon post-scriptum.
Captain Doc : La pensée de Strauss conduit-elle donc à l’approbation de la « realpolitik », ou à la recherche d’une approximation toujours imparfaite de la justice ? Ou encore, à l’abandon de la philosophie politique comme une rêverie pour pédants ?
O. S. : Non pas à l’approbation de la « real politik », c’est-à-dire de la politique de la puissance, mais assurément au réalisme qui consiste à en tenir compte ! Strauss dit souvent que le premier devoir d’une république est de se maintenir dans l’existence et donc d’avoir souci de sa défense nationale ; le deuxième est de s’améliorer autant que possible, et assurément, il conçoit cette amélioration dans le sens d’un approfondissement moral et intellectuel tel que peut le proposer Aristote dans sa Politique ou Platon dans sa République. Mais il combat les philosophies politiques qui prétendent résoudre une fois pour toutes les problèmes politiques et surtout les idéologies qui telles le socialisme/communisme ou le nazisme ont prétendu régler ce problème."