Toujours est-il que l’ion fluorure est un nucléophile puissant qui transforme l’ion phosphate PO4(3-) en ion fluorophosphate FPO3(2-). C’est cette transformation irréversible qui transforme l’émail naturel en véritable émail artificiel, certes plus dur que le premier, mais, je le répète, totalement artificiel (alors que la vitamine C synthétique n’est pas artificielle, elle a exactement la même structure que la vitamine C naturelle).
Mais cette nucléophilie de l’ion fluorure (qui existe naturellement dans l’organisme, mais en quantité mille à cent mille fois plus faible) intervient en maints autres lieux. En fait, partout où peut avoir lieu une réaction chimique faisant intervenir une attaque nucléophile sur sur substrat électrophile : c’est ce qui se passe à chaque instant de la vie cellulaire.
Le fluor complexe en particulier très facilement les ions fer II et fer III, allant jusqu’à déplacer d’autre ligands qui forment des liaisons plus faibles avec le fer. Il est, d’après les données thermodynamiques connues, capable de détruire certains complexes du fer. De nombreux complexes du fer sont indispensables à la vie cellulaire.
Donc de simples considérations de chimie - beaucoup moins empiriques que les considérations médicales - devraient nous faire mettre en oeuvre le principe de précaution.