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Commentaire de Absurde

sur Ce que j'ai à dire sur Martin Hirsh


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Absurde Absurde 3 décembre 2008 18:35

@Foufouille :

Froid, galère, fierté... de crever seul ? en martyr d’un jour ? La fierté, Foufouille, c’est comme l’honnêteté : une vertu de cadavre.
Tous les mecs à la rue que j’ai connu, à part un ou deux barges vraiment atteints, auraient fait le tapin, s’ils avaient eu le physique adéquat, pour retrouver le confort et la tiédeur d’un plumard aux draps propres entre quatre murs en parpaings véritables. Et une femme, et une bagnole, et la petite vie qu’on vit presque tous ici, nous qui n’avons pas la plus traître conscience de la chance qu’on a de n’avoir que ça à faire, taper nos conneries sur des ordinateurs rutilants. 

Je les voyais loucher sur l’Alfa-Roméo de passage, s’exorbiter sur les cuisses de la fille qui passait, envier le manard à l’arrière de son camion, se dire que le vaguemestre de la BNP qui passait tous les jours devant eux avec son gros sac plein de courrier et ses problèmes de gonzesse qu’il ne trouvait pas et de magnétoscope qui lui bouffait les bandes, il avait quand même une sacrée putain de vie autrement plus joyce que la leur. 

C’est quoi les conneries mielleuses du travailleur social, comparé à cette régression au stade néandertalien ? Ce que pèsent en concret les mots de ces pauvres gens, du baragouin de réunion, moyennant quoi on en retire de menus avantages si on juge pertinent de faire un petit peu la pute. C’est comme le sermon que se tapaient les clodos du Bronx contre une soupe servie par les moines capucins qui les recueillaient. Lis Henry Miller, mon pote. Avant de devenir une institution vivante, il a passé du temps à la rue. Il en a même profité pour nous y pondre ses meilleurs volumes. 


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