Bonjour,
Pour ma part Barroso reste droit dans sa ligne libéral : au moins lui ne change pas d’avis comme de chemise.
La question qui ressort de cette crise est finalement ironique :
Quelles sont vraiment les règles et limites que l’on se donne ?
L’UE a toujours proné l’orthodoxie budgétaire via les critères de Maastricht : cela a eu pour effet certes de freiner la descente aux enfers de certaines dettes, mais n’a pas pour autant empêcher le fait d’avoir une zone euro à la croissance molle et en manque d’idées.
Pire, on nous a bassiné nuit et jour pour nous dire qu’il n’y avait plus d’argent. Rien.
D’un coup, d’un seul, et c’est là la leçon à retenir, là où il n’y avait rien pour le RSA ou pour l’environnement, les Etats trouvent d’un coup d’un seul des dizaines de milliards (à grands coups d’emprunts ou de garanties douteuses) pour renflouer des banques qui, pendant des décennies, se sont gargarisées de l’absence de règles du jeu.
Hier, ce qui était considéré comme vertueux (le no limit des banques et autres) devient d’un coup à reconsiderer : mais cela fait bien longtemps que la question aurait dû se poser !
Sauver les banques, les états n’avaient plus le choix.
Persister à ne pas réguler, à ne pas répartir les richesses, à ne pas structurer le pays, c’est signer en bas de la page pour des années de crise.
On va donc tout entendre, du protectionnisme de bas étage en passant par les plans de relance qui ne marcheront pas, et à l’orthodoxie budgétaire rigoureuse : tant que structurellement on dira à certains acteurs économiques : gavez-vous sans compter on ferme les yeux et pour les autres serrage de ceinture, ça ne marchera pas.
Que constate t’on en France ?
De moins en moins d’emplois dans les "productions" (primaire/secondaire), de plus en plus d’emplois de services, de bas salaires et de chômage.
Nous devenons de plus en plus dépendant du monde, de moins en moins concrets, de moins en moins constructifs.
Le RU a construit sa croissance récente sur l’illusion des financiers : son économie réelle est au moins aussi délabrée que la nôtre.
L’enseignement à tirer de cette crise est simple :
Il est grand temps de revenir à des systèmes économiques rationnels fonctionnant avec des limites (économiques, sociales, environnementales).
Comment ? En arrêtant de financer à grands frais des rentiers, des PDG de luxe, une sphère publique surdimensionnée/mal affectée et de maintenir sous perfusion financière des activités incapables d’évoluer et de s’adapter à leur temps.
Des règles, des limites, de la formation concrète, de l’incitation à l’innovation et à la conduite de projets d’entreprises, ... de l’objectivité et surtout : beaucoup moins de blabla politique.