Juste une petite info amusante publiée par Laurent Mauduit dans Médiapart :
"L’UMP et Bercy réhabilitent la lutte des classes
Quand Nicolas Sarkozy a présenté, jeudi 4 décembre, à Douai (Nord) son
plan de relance de 26 milliards d’euros, il s’est déjà, ce jour-là,
exposé à des critiques aussi nombreuses que légitimes. Absence de
toute mesure sociale mise à part une mini prime pour les plus
modestes ; aucun plan pour soutenir un pouvoir d’achat en baisse pour
la première fois depuis très longtemps ; nouvelle ponction dans les
fonds du livret A au risque de menacer encore un peu plus le
financement du logement social ; coup de canifs dans la réglementation
anti-corruption encadrant les marchés publics : le dispositif élyséen
est apparu bien discutable dans nombres de ses dispositions. On
n’avait pourtant encore rien vu. Une autre disposition va être ajoutée
à cet arsenal censé amortir le choc de la récession, visant à rendre
les pertes de 2008 en Bourse déductibles des revenus 2009 et donc à
minorer d’autant l’impôt sur le revenu de 2010. Une disposition aussi
farfelue que scandaleuse !
Pour dire vrai, la nouvelle a semblé, dans un premier temps, être une
plaisanterie. C’est La Tribune, samedi 6 décembre au matin, qui l’a
annoncé : le sénateur de l’Oise, Philippe Marini, rapporteur général
(UMP) du budget, va présenter un amendement au projet de loi de
finances pour 2009, visant à rendre ces pertes en Bourse partiellement
déductibles des revenus 2009. Un gag, oui ! Et puis surtout, une
initiative individuelle, n’engageant en rien le gouvernement.
Et pourtant si, dans la journée, Philippe Marini a confirmé
l’information à l’AFP et surtout précisé que cet amendement avait été
élaboré « en concertation » avec le ministère des finances, dans le but
d’être soumis au vote du Sénat lundi 8 décembre, dans le cadre de la
discussion des articles dits « non-rattachés » du projet de loi de
finances pour 2009...