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Commentaire de Alexis

sur Quand l'Occident établit un Etat mafieux


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Alexis 9 décembre 2008 05:22

« En 1992 est annoncée la création de l’UCK, dont le président du Kosovo Ibrahim Rugova disait douter de l’existence jusqu’en 97. « L’Uceka a bénéficié d’un appui venant de structures diverses, et avant tout des mafias responsables du trafic de drogues en Turquie et en Albanie », expliquait encore ledit Ivasov, précisant au passage que l’UCK se finançait en partie par le trafic de drogue, « 45 % de ces ressources ayant été utilisées pour la fourniture d’armements et de divers équipements ». Et les réseaux d’expatriés albanais et kosovars en Europe se chargeaient d’écouler la marchandise pour financer l’UCK. »

Je ne sais pas qui est ledit Ivasov mais si l’auteur me dit que je dois lui faire confiance alors il n’y a pas de problème. Je prendrai pour argent comptant tout ce qu’il aura eu envie de dire. Et si il ne m’explique pas de quelles études il sort ses chiffres peu importe.


« Un rapport du BND, les services allemands, écrit avant la guerre du Kosovo, mentionne que « à partir de ses points d’appuis en Albanie, Macédoine, et surtout dans la province serbe du Kosovo, la mafia albanaise dirige le trafic d’héroïne qu’elle utilise aussi comme monnaie d’échange contre des armes (...) C’est ainsi que le trafic d’héroïne en Europe Occidentale est devenue une de leurs sources de revenus. »

Voilà que maintenant le BDN, vous vous souvenez, celui qui en 90 avait décidé de créer un Kosovo indépendant et qui après avait mis en place l’UCK, se tire une balle dans le pied en enquêtant sur ses propres activités et en plus en publiant des rapports. Il y a encore une incohérence là non ? Ah c’est pas grave ? Après tout, un de plus ou un de moins, il en restera bien quelque chose.


« De son côté, en 2000, le département fédéral suisse de la justice et de la police écrivait que « l’héroïne achetée et consommée en Suisse arrive de Turquie, principalement par voie de terre, en empruntant les différentes routes des Balkans. Le trafic d’héroïne est en grande partie contrôlé par des Albanais originaires du Kosovo et de l’Albanie. En dépit du conflit du Kosovo, le marché n’a pas connu de problème d’approvisionnement.  »

Sachant qu’avant 1998 il y avait 70000 policiers et soldats serbes au Kosovo, que pendant le conflit il y avait presque le double, que le Kosovo est aussi grand que deux départements français, comment était il possible aux albanais du Kosovo de à la fois faire la guerre, se cacher et approvisionner l’Europe en héroïne ? De deux choses l’une, soit l’importance du prétendu trafic n’était finalement pas si grande, soit albanais et militaires serbes collaboraient gaiement pour faire planer les jeunesses d’Europe.



« Environ 400 kilos d’héroïne avaient été saisis en 1999, autant qu’en 1998. Cette année-là, Carla del Ponte décide de geler l’argent des kosovars déposé en Suisse, dont ceux de l’UCK.  »

Je garde la phrase en entier car je trouve qu’en elle-même elle résume tout le « travail » de l’auteur. Après nous avoir expliqué par des sources on ne peut plus dignes de confiance et fiables que les albanais du Kosovo tenaient et dirigeaient le trafic d’héroïne en Europe, l’auteur nous explique qu’il y a eu 800kg saisis entre 98 et 99. Où ? On ne sait pas trop. Par qui ? On ne sait pas non plus. En tout cas, 800kg ont été saisis et c’est 800kg étaient censés nourrir tout le marché européen des toxicos. Ils devaient être méchament en manque les toxicos pendant cette période. Vous vous rendez compte… 800kg saisis quelque part par quelqu’un !

Plus sérieusement, aucune saisie de drogue au Kosovo ou en Albanie (entrée ou sortie) n’a jamais atteint la demi tonne. Pour les plus curieux, allez taper « saisie drogue record » sur google. Vous verrez qu’on ne vous présentera pas une affaire à moins de 2 tonnes. Pourtant, notre auteur est fier de 800kg saisis quelque part par quelqu’un sur une période de 2 ans pour nous expliquer que les albanais du Kosovo contrôlent le trafic de drogue en europe.

Mais l’auteur ne s’arrête pas à cette vilaine tentative pour étayer ses théories. Juste derrière il ajoute que « cette année là, Carla del Ponte décide de geler l’argent des kosovars déposé en Suise, dont ceux de l’UCK ». Sans le dire, il sous entend, mais tout le monde comprend, que c’est parce que quelqu’un a saisi quelque part entre 98 et 99 800kg de héroïne que Carla del Ponte décide de geler l’argent de l’UCK. Pourquoi l’auteur ne le dit pas aussi clairement que moi ? Car il sait que c’est faux. Mais il sait aussi que beaucoup de ceux qui liront son article ne savent pas que c’est faux. Alors il cherche à faire croire. Faire croire qu’il sait des trucs spéciaux qu’on nous cache et qu’on nous dit pas et que lui il va tout nous dire de la vérité vraie. Procédé encore une fois éculé et minable de petit propagandiste pigiste à la NKVD.

Quand je vous disais que cette phrase résumait à elle seule tout l’article et tout le savoir faire journalistique, scientifique et méticuleux de l’auteur !


«  L’UCK s’est procuré des armes par différents moyens via différentes mafias, quand ce n’était pas l’OTAN qui s’en chargeait, ou les Etats Unis. Ou des intermédiaires, comme un certain Jean Paul Chirouze, arrêté en 2001, soupçonné d’avoir été payé par des Kosovars exilés en Suisse pour faire acheter des armes antichar en Bulgarie par un ivoirien, qui les a ensuite revendues au Kosovo. Ledit Chirouze a versé 300 00 euros pour être libéré sous caution après 6 mois de prison. Selon Stephane Ravion, journaliste de l’agence CAPA, Chirouze avait déjà trempé dans un trafic d’armes, à destination du Turkménistan et du Caucase, à la demande d’un certain Michel Fradin, ancien du SDECE impliqué dans différentes escroqueries notamment en Suisse où il a été recherché. Heureusement pour lui, Fradin est dans les petits papiers de l’Etat puisque son nom est dans les fichiers ‘secret défense’, ce qui empêche toute investigation à son sujet. Ce n’était manifestement pas le cas pour son collègue Chirouze.  »

L’UCK s’est procurée des armes ??? Mais quel scoop ! C’est vrai qu’ils auraient du essayer de se battre contre une des armées les mieux équipées et les plus aguerries d’europe avec des fusils de chasse et des lance pierres. Il y aurait eu plus de challenge. Au lieu de ça, ces enfoirés ont voulu acheter des vraies armes pour se battre. Et en plus, comme ils n’étaient ni une armée ni un état, ils ne pouvaient pas acheter leurs armes au salon du Bourget mais devaient passer pars des voies bizarres et compliqués avec toutes sortes d’escrocs et d’intermédiaires véreux. Vraiment incroyables ces gens là !



«  En fait, le trafic de drogue a au moins en partie servi à financer les achats d’armes, ainsi que le proxénétisme dans les bordels locaux et sur les trottoirs de l’ouest.  »

Entre nous, on ne comprend pas trop comment l’auteur fait le lien entre l’UCK, le trafic d’armes et la prostitution. Mais il le fait et c’est ce qui compte. Il en restera bien quelque chose à un moment, vous ne croyez pas ? Je ne sais pas vous, mais j’aime beaucoup le « proxénétisme dans les bordels locaux » qui sert à financer « les achats d’armes ». Pour faire simple, plantons de nouveau le décor. Kosovo, deux départements français, guerre, 120000 soldats serbes, 1 million de réfugiés sur une population de 2 millions, des bordels tenus par l’UCK, de l’argent pris par l’UCK pour faire entrer des armes au Kosovo puis faire la guerre aux soldats serbes. C’est mignon non ?


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