« Il y a aussi le réseau de « collecte » de fonds auprès des expatriés albanais et kosovars, dans les années 90. Ca se faisait, de 1992 à 1998, via des comptes bancaires appelés ’ Vendlindja thërret ‘, ou VT (« la patrie t’appelle »), sur lesquels les expatriés pouvaient directement verser une partie de leur salaire pour financer l’UCK. En fait de collecte, certains parlent d’un « impôt » mis en place dès 1992, qui s’élevait à au moins 3% des salaires. Cet argent servait donc essentiellement à se procurer des armes. Du coup, plusieurs affaires de trafic d’armes éclatent juste avant le conflit au Kosovo. En 1998, la police fédérale suisse évoquait « Un gros trafic d’armes et de munitions d’une valeur de près d’un million de francs mis au jour en rapport avec le conflit du Kosovo. Une grande partie du matériel a été interceptée fin octobre 1998 à la douane de Durrës (Albanie). Par ailleurs, d’importantes sommes d’argent ont été séquestrées en Suisse ».
Il y a peu, il y avait le Téléthon. Je vous avouerai que je n’ai pas suivi, mais j’ai appris que des gens, dont la majorité n’avaient STRICTEMENT aucun problème de santé, ont décidés de donner plus de 95 000 000 d’euros. Par les temps de crise qui courent, excusez du peu.
Que s’est il passé entre 1989 et 1998 ? Le régime d’apartheid mis en place par le régime de Milosevic a conduit tout les jeunes albanais du Kosovo en âge de travailler à essayer de quitter le pays. Plus de 200 000 se sont retrouvés en Suisse, plus de 300 000 en Allemagne, plus de 80 000 en Belgique et plus de 500 000 aux USA. Bien entendu, ils n’ont fait que rejoindre une diaspora qui existait déjà dans ces pays là et dont ils ont grossis les rangs. Sauf que cette génération d’immigrants est arrivée en masse et très remontée contre le régime de Belgrade. Personnellement, si demain je devais quitter la France parce que je suis gaucher et que le gouvernement ne supporte plus les gens qui écrivent de la main gauche au point de m’interdire d’aller à l’école, de travailler dans la fonction publique, d’aller à la piscine, de faire du sport etc… je pense que je serai plus que remonté contre ce gouvernement. Toujours est il que cette diaspora a été sollicitée par ceux qui n’ont pu partir. Dans un premier temps (entre 1990 et 1998) il s’agissait de financer les institutions parallèles mises en place du temps de la résistance pacifique et de la désobéissance civique de Rugova. Ensuite, elle a été sollicitée pour financer l’achat des armes de ceux qui risquaient leurs vies contre l’armée de Milosevic.
Bref, autant dire que ces gens avaient mille fois plus de raisons de donner que ceux qui n’ont aucun problème de santé et ont pourtant donnés plus de 95 000 000€ lors du dernier Téléthon. Et devinez quoi ? Ils ont donnés. Cet argent a en effet servi a financer l’achat d’armes pour l’UCK. Et alors ? Et c’est CET argent qui a été gelé par Carla del Ponte (on en parlait un peu plus tôt).
Voici une autre lacune essentielle de l’article. L’auteur prétend que les origines de la guerre sont floues pour vite se jeter sur ce qu’il trouve de plus croustillant et vendeur : l’à peu près ! Or, je pense avoir démontré que si l’auteur avait pris le temps de comprendre les origines de la guerre, le reste lui aurait été un peu plus clair.
« Et puis, l’UCK s’est allègrement livrée à des crimes de guerre et certains de ses chefs ont été inculpés par le TPIY (pour « meurtre, torture, viol et traitement cruel ») avant d’êtreinnocentés le plus souvent. »
Encore une phrase magnifique dont l’auteur a le secret. « Certains de ses chefs ont été inculpés […] avant d’être innocentés le plus souvent ». Pour nous prouver que l’UCK s’est « allègrement livrée à des crimes de guerre » l’auteur nous parle de ses chefs innocentés par la justice internationale. Il y a une logique qui m’échappe quelque part mais qui est bien propre à l’auteur et à son esprit flouté. Non parce que dans le monde où je vis, un homme accusé est un homme innocent tant que sa culpabilité n’a pas été prouvé lors d’un procès équitable. Et visiblement, la justice internationale a estimée que ces hommes n’étaient pas coupables.
« Comme en demandant à des militaires US basés là-bas de faire disparaître des preuves -ainsi qu’Haradinaj lui-même durant la guerre- au nez et à la barbe des enquêteurs du TPIY. »
Je ne sais pas si ça mérite réellement un commentaire. Mais déçus que les accusés n’aient pas été condamnés, l’auteur nous explique tranquillement que c’est parce qu’ils ont demandés aux soldats US (encore ces enfoirés de Yankees) de faire disparaître les preuves. Bien entendu les soldats US se sont exécutés. Bien entendu, il n’est pas utile de demander à l’auteur les sources de ces renseignements qui pourraient faire tomber des têtes au Pentagone.
« Hashim Thaci, quant à lui, a été arrêté en juin 2003 à Budapest (en effet, le bougre était sous mandat d’arrêt et recherché par Interpol pour le procès au TPIY). Mais, il a été relâché à la demande de la MINUK selon TF1, ou du ministère français des Affaires étrangères selon d’autres. »
En effet, il y avait un mandat d’arrêt international contre Thaci en 2003. Parcontre, ce n’était pas un mandat émis par le TPIY mais par Belgrade. Et quand les autorités Bulgares se sont rendues compte du mandat qu’ils étaient en train d’exécuter, ils ont tout naturellement libérés Thaci. Le mandat demandait à ce qu’il soit livré à Belgrade et non à la Haye.
« D’autres ont été plus ou moins inquiétés, comme un des seconds d’Haradinaj, Idriz Balaj, qui commandait une unité sobrement nommée « les Aigles Noirs », et a risqué 15 ans en 2005 pour le meurtre (etc.) d’une soixantaine de civils Serbes et Roms du Kosovo avant d’être acquitté. Lahi Brahimaj, membre de l’UCK qui dirigeait le camp de Jablanica, a pris 6 ans pour mauvais traitements et torture de prisonniers en avril 2008, un autre de l’UCK, Haradin Bala, a pris 13 ans et a fait appel…. Haradinaj, pourtant créateur des « Aigles Noirs », a été acquitté aussi « faute de preuves » (cependant le procureur du TPIY a fait appel) après un procès auquel une vingtaine de témoins n’ont pas osé se présenter, et où 9 autres témoins de l’accusation (dont trois protégés et deux policiers) sont morts de manière suspecte. Quoi qu’il en soit, aucun crime contre l’humanité n’a été retenu contre eux, et beaucoup ont été acquittés. »
Finalement, malgré tout ce que dit l’auteur, la justice internationale a fait son travail. Elle a enquêtée, elle a rassemblée des preuves, elle a inculpée des suspects, des procès ont eu lieux. Ceux contre qui les preuves étaient suffisantes ont été condamnés pour les charges retenues contre eux. Les autres, ceux pour qui il n’y avait pas assez de preuves ont été acquittés. C’est le propre du fonctionnement d’une justice indépendante dans un pays démocratique. Mais je sens bien que cela ne convient pas à l’auteur. Visiblement, il préférerait qu’on condamne un peu plus de gens, pour les chefs d’accusations qui lui conviennent à lui, parce qu’il a entendu dire que ces gens là, finalement, ne peuvent être que coupables. Je n’ai aucune envie de vivre dans le pays imaginaire de l’auteur car il m’a l’air bien effrayant. Avec lui, les accusés d’Outreau auraient été raccourcis avec leurs avocats, bien avant d’avoir pu dire un seul mot
18/04 14:02 - alexgrenoble
Entièrement d’accord avec cette belle étude, la nébuleuse onusienne a placé une verrue au (...)
09/12 17:23 - Ceri
09/12 16:51 - Alexis
Vous appellez ça une enquête ? C’est plutot un vulgaire copier-coller des thèses (...)
09/12 09:51 - Ceri
09/12 09:49 - Ceri
j’avoue, je n’ai pas lu les commentaires, je n’aime pas la manière dont vous (...)
09/12 09:48 - Ceri
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