@ auteur
Les papiers sur la qualité d’une langue me semblent toujours pertinents même si au premier abord, on pourait penser qu’il s’agit là de peu de choses comparées aux misères humaines de notre planète...
La langue a quelque chose à voir avec "l’âme d’un peuple", en tout cas avec son essence même. Il n’est pas anodin de constater l’emploi de plus en plus fréquent de mots anglais dans un monde ou l’on tente depuis 15 ans de nous imposer la vision économique et sociale anglo saxonne, même depuis qu’elle a démontré toute sa fragilité, pour ne pas dire sa stupidité...
Je n’ai rien contre l’anglais, rassurez vous, je pratique largement, rédigeant 50% de mes rapports dans cette langue, puisque ceux-ci sont destinés à un auditoire (et non pas audience comme on l’entend souvent) international et qu’il s’agit de la langue internationale par excellence ! Simplement, lors de conférences en France avec des Francais je me refuse à parler anglais et je remplace systématiquement les anglicismes inutiles par leurs équivalents francais. Je préfère défi à "challenge", entretien à "maintenance", recherche et développement à "R and D", centre de réflexion à "think tank", cadre à "executive", entreprise commune à "joint venture"... J’avais aussi été reçu "mollement" en traduisant brain storming par "tempête de cerveaux" (un collègue m’a proposé remue-méninges, qui est excellent et que j’ai adopté depuis) pour montrer l’absurdité de la mode...
Du coup, j’ai été amusé de constater que me refuser à parler cette "nov-langue" - qui formate les individus au plan intellectuel - me conduisait à être parfois considéré comme original, voire comme "associal" au sens où je refuse de me fondre dans le moule (je ne porte pas de cravate non plus !). A la vitesse où vont les choses, je ferais bien de me faire gaffe : je vais finir par être considéré comme terroriste !
Et pour finir, une jolie émoticone ("smiley") :