@ Olivier Bonnet
Votre réaction semble témoigner de l’extrême difficuté qu’il y a à parler d’un leurre qui fait fureur, le leurre d’appel humanitaire.
1- On se heurte à la confusion entre leurre d’appel humanitaire et l’appel humanitaire, qu’aiment à entretenir les tenants du leurre pour reprocher abusivement au critique du leurre d’avoir une pierre à la place du coeur, cependant qu’ils portent "le leur" en bandoulière.
2- Le leurre se reconnaît à nombre de procédés que j’ai analysés, et en particulier à la mise hors-contexte :
- il ne s’agit pas de nier l’existence du mal-logement comme vous le soupçonnez.
- Mais pour déclencher la pulsion de don et d’adhésion, l’auteur du leurre se contente de livrer un symbole, par nature hors-contexte.
- Le but est de canaliser l’élan compassionnel vers l’auteur qui se présente comme un intercesseur.
3- Ce qui est malsain, selon moi, contrairement à ce que vous pensez, c’est ce recours massif au leurre d’appel humanitaire, avec les dérives qu’on a connues (le scandale de l’ARC, ça vous dit quelque chose ?) et surtout la diversion qu’il implique : nombre des sujets promus par le leurre d’appel humanitaire relèvent de l’action collective que seul un projet politique peut rendre efficace.
On ne prise jamais autant la charité que lorsque la justice est méprisée. C’est cela que, moi, je trouve malsain. "Il faut être juste avant d’être généreux, comme on a des chemises avant d’avoir des dentelles, ", dit Chamfort (18ème siècle !)
Mais vous avez le droit d’être le chantre du leurre d’appel humanitaire et moi de le critiquer. Paul Villach