L’université forme les étudiants comme s’ils n’avaient que des besoins intellectuels immédiats et aucun besoin matériel à venir.
...Après l’obtention d’un master Métiers de la documentation, je suis allé grossir le flot de ces jeunes diplômés, trop qualifiés mais pas assez expérimentés, pour lesquels entrer dans le monde du travail relève du baptême du feu. Confronté à la dure réalité du marché de l’emploi et prêt à tout pour obtenir ce premier poste, j’ai rapidement élargi ma recherche aux contrats dits « aidés ». Après six mois d’intenses recherches et l’obtention du statut de RMIste, j’obtiens enfin en février, par le biais de mon réseau personnel, un emploi de documentaliste dans un centre ressource, en contrat avenir. Un contrat avenir, c’est dans mon cas, un contrat de deux ans, rémunéré au SMIC horaire pour une durée de travail hebdomadaire de 26 heures, soit environ 750 euros par mois. Rien de bien extraordinaire, mais de quoi amorcer mon insertion professionnelle et sortir d’une inactivité forcée très mal vécue Fin août, j’intègre définitivement le dispositif. Je perçois mon premier versement et me rends à ma première convocation. En moins d’un an, j’en suis déjà à mon quatrième accompagnement à l’emploi. Cette fois-ci, je serai suivi par une jeune accompagnatrice tout droit sortie de la fac de psycho. J’ai donc le droit ou plutôt l’obligation d’un suivi hebdomadaire avec cette demoiselle par ailleurs très charmante. Depuis, ma semaine est donc ponctuée par des rendez-vous, des entretiens téléphoniques sans grands intérêts et particulièrement infantilisants....
Encore un à qui on a oublié de préciser que l’égalité des chances donnait accès à des filières très enrichissantes sur le plan personnel mais réservées à ceux qui n’auront jamais besoin de gagner leur vie.