@ Ironheart
Vous avez parfaitement assimilé, semble-t-il, cette prétention au magistère auquel aspire la profession journalistique et que cet article précisément dénonce.
La relation d’information est bien entendu interactive
1- Je vous accorde que le lecteur apprend en lisant un journal.
2- MAIS… les contraintes draconiennes qui s’exercent sur les médias sont telles que ce que risque d’apprendre le lecteur, se limite à ce que les médias ont intérêt à lui apprendre. N’oubliez jamais le principe fondamental de la relation d’information : « Nul être sain ne livre volontairement une information susceptible de lui nuire. »
3- Il importe donc que le lecteur reçoive à l’École une formation initiale qui lui donne les compétences pour savoir lire une information ; il lui faut pour cela connaître ces contraintes qui modèlent l’information, en dehors de tout soupçon de malveillance. La loi de la gravitation universelle peut déplaire, mais on ne peut s’y soustraire.
Manifestement, l’École n’assure pas cette formation, sinon, la qualité de l’information disponible aujourd’hui serait supérieure à celle qu’on connaît. Ce n’est pas étonnant : l’École a conclu, depuis 1982, un marché avec l’univers des médias. Un organisme paritaire enseignement/médias, le CLÉMI, est chargé de promouvoir "l’éducation aux médias". Étonnons-nous d’y retrouver les erreurs médiatiques ! Allez donc sur le site internet. Vous découvrirez un logo qui les résume : une sorte de Tintin reporter ! On peut raconter des bobards à celui dont on sait qu’il ne s’en apercevra pas ! Les relations humaines sont ainsi...
4- Face à un lecteur averti, au contraire, le journaliste sur qui pèse ces contraintes inexorables (motivations de l’émetteur, moyens de diffusion et propriétés du récepteur) est en retour mieux à même de résister par exemple à un propriétaire ou à un annonceur si le bobard qu’on lui demande de livrer ou le silence qu’on lui intime de garder risquent d’être repérés par son lecteur. Sachant qu’à chaque fois qu’il écrit ou se tait, c’est sa crédibilité et celle de son média qui sont en jeu, il peut y trouver un bel encouragement à la conserver et un bel argument à faire valoir à ses patrons.
Ce garde-fou me paraît autrement plus crédible que des engagements, les deux mains sur la Bible ou sur le coeur, à respecter une déontologie, si rigoureuse soit-elle. On sait qu’ un code déontologique, civil ou pénal ne suffit pas à contraindre les pulsions humaines, mais seulement à s’y référer pour sanctionner les transgressions éventuellement, quand encore on ne ruse pas avec les règles pour ne pas les appliquer ! Voyez comme la justice française est experte à cet égard !
5- Ce n’est pas en tout cas en jurant de dire la vérité et en commençant par énoncer des erreurs d’un autre âge (leurs dogmes erronés), que les journalistes retrouveront le moindre crédit. Paul Villach