"Le nœud du problème, c’est la paupérisation des pays du Sud." 

Je ne suis pas d’accord, d’une part parce que les pays du Sud ont toujours été pauvres, d’autre part parce que les immigrés qui viennent en Europe ne sont ni les plus pauvres ni les moins qualifiés des populations des populations des pays du Sud.
Quand vous voyez l’immigration Est-Européenne c’est encore plus frappant : des ingénieurs polonais ayant un emploi dans leur pays sont partis faire les serveurs à Londres parce que c’était plus rémunérateur.

Donc le noeud du problème, c’est que nous vivons dans un système généralisé de libre-échange fortement concurrentiel. Tout le monde est en concurrence avec tout le monde, et il est logique qu’il en soit de même pour la main d’oeuvre.
Les pays du Sud ont démantelé toutes leurs barrières douanières sous la pression des pays occidentaux et d’organismes comme le FMI, qui ont fort bien manié du baton (la dette) comme de la carotte (l’aide au développement). Mais si nous sommes libéraux en matière économique (libre-circulation des biens et des marchandises) nous sommes protectionnistes en matière humaine (pas de libre-circulation des personnes). En clair nous voulons le beurre et l’argent du beurre, et nous avons instauré et institutionalisé par la force un système de concurrence déloyale. Il ne faut donc pas s’étonner si certains ressortissants des pays du Sud ne se satisfont pas de cet état de fait et cherchent par tous les moyens (y compris illégaux) à contourner ce système.

A mon sens la seul solution pour limiter les flux migratoire serait de reinstaurer un certain protectionnisme en matière commerciale et inciter les pays d’émigration à faire de même.

L’autre gros levier de l’émigration est évidemment la desertification et le changement climatiques, accentuées par les pays occidentaux par le biais de leurs émissions massives de gaz à effet de serre. Sur ce sujet, nous savons très bien ce que nous avons à faire.