« Vous ne semblez par suite pas exactement intolérant avec la délinquance, mais avec un certain type de population étant délinquante, est-ce vraiment la même chose ? »
Je vous demande de ne pas me faire de procès d’intentions. Ce que je dis d’une forme précise de délinquance urbaine ne permet pas de préjuger de ce que je pourrais dire sur d’autres formes de délinquance.
« Car oui, à vous lire, on a l’impression que la délinquance n’est que dans les »quartiers« , qu’il n’y a que là-bas que c’est compliqué entre la police et les jeunes, ce qui est déjà en soi une phénoménale méconnaissance du sujet. »
C’est pour l’instant là que les fonctionnaires de police sont régulièrement pris pour cible. Ca ne veut pas dire que tout est parfait ailleurs, ça veut dire qu’il y a là un problème manifeste.
« Il y a même une partie de la droite qui le pense, donc on ne raconte pas tant de conneries que ça, non plus »
Le nombre ne fait pas la verité. Quoi qu’il soit, je ne suis pas grand amateur personnellement de Nicolas Sarkozy, mais je refuse l’idée absurde que les problèmes auxquels la France doit faire face découlent de sa personne. Ils n’ont pas attendu sa présence pour se faire jour.
« il me semble qu’un jeune, que quasiment n’importe quel jeune d’ailleurs, a en lui le désir de performance, du jeu avec la loi, de prendre des risques, tant de psys ont assez écrit là-dessus, ce n’est pas parce que la France se met à avoir peur de ses propres citoyens que la nature va changer d’un coup. Que ceux qui n’ont jamais fait de conneries lèvent la main. Que ceux qui disent aux jeunes de ne pas faire de conneries alors que leur propre adolescence est presque pleine à ce niveau, ne lèvent rien du tout. »
Je ne crois pas que tous les adolescents brûlent quotidiennement des voitures et attentent à la vie de serviteurs de la Nation. On est loin de Cercle des Poètes Disparus. Il faut que jeunesse se fasse, c’est le propre de l’adolescence que de contester, parfois de manière très stupide. C’est le devoir des adultes de ne pas jouer aux adolescent attardés. Et c’est le devoir de la société de faire que l’adolescence, les gesticulations existencielles des adultes en devenir, ne nuisent pas trop aux citoyens.
C’est triste que la France se mette à avoir peur de ses enfants. Il est très triste que cette peur repose sur des éléments factuels incontestables. On a osé parler de « sentiment d’insécurité » pendant trop longtemps, a croire que tout n’était que question de sentiments.
« la délinquance n’existait pas avant ? on en parlait simplement moins. »
Je ne me souviens plus d’émeutes dans les années 1980 qui aurait duré plusieurs mois. Quoi qu’il en soit, ce qui compte n’est pas tant le passé que le présent et l’avenir. En bref, que l’insécurité soit neuve ou ancienne ne change rien au fait que les citoyens méritent la sécurité, le droit de vivre dans un état de droit.
« « en cité » et se rendre compte, en grandissant, que les médias ne rendent qu’une image négative de là où l’on vit : quel peut être le sentiment, considérant cela ? »
D’où vient cette image, à votre avis ? Les médias n’ont jamais les mains propres. Mais les élements factuels qui nuisent à l’image de ces zones sont bien des faits de délinquance ou de criminalité. Doit on cesser de parler de ces faits, pour faire chic ? Le nom Tarterets est pour le moment célèbre. Aurait-on du taire ce nom, mettre la tête dans le sable, dans l’espoir que le silence améliore les choses ?
« Reste ensuite la façon de dire »
Qu’est-ce qu’on dit quand on brûle la voiture de son voisin ou l’école du quartier ? A mon sens, ce faisant, on hurle qu’on est un ennemi de la société, un individu nuisible à écarter de la société pour le bien être de tous les citoyens environnants. On le doit aux citoyens. Pourquoi parlez-vous toujours des racailles qui cassent et jamais des victimes ? Croyez-vous que les gens sont heureux de ne pas avoir d’école, de transports en commun, doivent attendre les pompiers longtemps parce que ces derniers attendent d’être protégés par la police ?
« Je déplore ces policiers, pompiers et secouristes blessés, mais contrairement à vous, tout autant que la souffrance de tous ceux qui subissent au quotidien ce que l’on peut nommer intolérance policière. »
Je déplore les victimes du devoir, de ceux qui ont choisis d’être des serviteurs de la nation. Je déplore par dessus tous les conséquences de leurs agressions sur les citoyens dont manifestement vous n’avez cure. A vous lire, on croirait qu’il n’y a en banlieue que les racailles et les services publics. Non, il y a aussi la grande majorité de citoyens, ceux qui votent à l’extrême droite aux premiers tours des élections (et pas au second, on le remarquera)...
Lorsque vous parlez de « l’intolérance policière », vous ne parlez certainement pas d’un phénomène quantifiable comme plus de 60 voitures brûlées par jour.
« Il faut ramener la proximité, le dialogue, l’échange, le partage, la compréhension et le respect, et ça ne peut, ça ne doit pas venir que d’un côté. »
Pour ma part, si je suis confronté à une victime de viol ou d’un simple vol avec violence, je n’ai pas le culot d’attendre de sa part qu’elle respecte son agresseur.
« nier le fait qu’avoir une connaissance du terrain et des habitants permet une meilleure compréhension mutuelle et parfois le respect »
Je persiste à vous dire que je n’adhère pas un seul instant à l’idée que les policiers devraient jouer à ami-ami avec les délinquants. Le respect viendra des citoyens lorsqu’ils pourront vivre dans un état de droit. C’est à dire quand on cessera de détruire leurs biens, quand on cessera de les menacer ou de les agresser.
« c’est dérouler le tapis du remerciement quant à la suppression de la police de proximité qui fonctionnait pourtant mieux que le tout répressif actuel. »
Vous disiez-vous même que cela fait au moins 10 ans que la délinquance dont nous parlons croit. Pourquoi dites-vous que la police de proximité fonctionnait bien alors que rien ne permet un tel constat ?
« Tout dépend de la façon, et stigmatiser n’arrangera rien ; provoquer gratuitement des dizaines de milliers de gens alors qu’on est ministre de l’intérieur non plus. »
Les racailles ne sont pas des dizaines de milliers de gens. Leurs victimes quotidiennes oui. Quant aux stigmates, je crois que c’est aussi leurs victimes quotidiennes qui les portent. Mais apparemment ces gens là ne vous intéressent pas, sauf pour les insulter pour leurs choix électoraux certes malheureux.
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