Bonjour,
J’ai lu attentivement votre article et les commentaires, et je me pose une question à ce sujet.
J’ai cru comprendre que l’explication neurologique que vous proposez au comportement observé s’oppose à l’interprétation "le chien a un sens de l’équité" que vous jugez être un anthropomorphisme exagéré, c’est à dire naïf
" Ce qui a conduit les expérimentateurs à supposer que le chien serait récalcitrant car il ressentirait l’injustice flagrante et serait sensible à l’équité. [...] Cette découverte est étonnante. Mais elle passe certainement à côté d’une interprétation moins spectaculaire et sensationnelle mais bien plus riche de perspective pour qui connaît la science des miroirs neuronaux. "
Pourtant, à un commentaire vous répondez :
" Au contraire, je ne suis pas dans l’état d’esprit de Descartes, je ne nie pas le volet affectif dans ces expériences. Dommage que les lecteurs soient passés à côté de ces neurones miroirs, une découverte qui n’a pas été diffusée dans l’espace public. "
D’où ma question : le fonctionnement des neurones miroirs n’est-elle pas tout simplement l’explication strictement physiologique que les neurologues pourraient donner aux sentiments d’empathie et d’équité, et qui serait valable aussi pour l’homme ?
Et si oui, en quoi serait-il abusif de dire que le chien perçoit l’iniquité ?
J’ai l’impression qu’il y a chez les neurologues une volonté d’expliquer de façon mécanique, rationnelle, biologiste les comportements humains. Et de l’autre, il y a chez l’homme ce sentiment que sa condition diffère de celles des autres animaux parce qu’il est doté de raison mais aussi d’une âme ; deux caractéristiques que notre espèce pense être la seule à posséder.
Sur ce, certains décèlent chez les animaux des attitudes qui chez l’homme ferait appel à sa raison et à ses sentiments humains (son âme ?) ; ici la perception de l’iniquité. La distinction condition humaine/animale s’en trouve troublée. Heureusement, notre raison a apparemment plus d’un tour dans son sac. Elle peut permettre d’expliquer cette attitude animale d’une façon qui exclut l’intervention d’un sentiment que l’on attribue à l’humanité seulement. Sauf que de ce point de vue, il devient alors logique de comprendre le sentiment de l’homme de la même façon, c’est à dire sans invoquer la moindre parcelle d’âme dite humaine là dedans.
Si bien qu’en cherchant à défendre la supériorité de sa condition, l’homme en vient à la vider de son sens ? Ca me laisse songeuse...