« L’art d’enseigner ne consiste pas dans les règles et les systèmes, mais essentiellement dans le bon sens et l’expérience. »
Cette formule n’est pas tout à fait juste. D’une part parce qu’enseigner devient de plus en plus une science et de moins en moins un art ; d’autre part parce que le bon sens n’est pas toujours le bon sens. Enfin parce que l’expérience ne saurait immanquablement se muer en théorie.
Enseigner devient de plus en plus une science quand les mêmes causes produisent les mêmes effets, quand les mêmes problèmes sont résolus par les mêmes solutions ; bref, que cela est reproductible dans les mêmes circonstances. Il faut en passer par les sciences du vivant (effet du stress sur l’apprentissage, nécessité de faire fonctionner les 70 neurotransmetteurs par une nourriture variée, neuropédagogie, etc.).
Le bon sens n’est pas toujours le bon sens. Par exemple, on requiert le silence pour enseigner ou apprendre quand on sait que l’écoute de Mozart, des musiques classiques européennes, grégoriennes ou indiennes augmente la concentration, les performances intellectuelles de 20 points ; que cela amélirore la connection entre neurones. Le cerveau est en effet stimulé par la richesse et l’harmonie des instruments (voir Lozanov) ; et il se met en ondes alpha (8 à 12 cycles par seconde), ce qui le rend plus réceptif à l’apprentissage comme à la mémorisation à long terme. La pratique de disciplines jugées inutiles comme le dessin aide à la compréhension des mathématiques, ce qui est contraire au bon sens. Et des exemples comme cela, j’en ai à la pelle.
L’expérience, d’accord ; mais comment modéliser son expérience et déterminer parmi ses pratiques lesquelles sont bonnes, quand enseigner est un problème systémique ?
Tous les courants pédagogiques (issus de théories et de pratiques) sont à la fois très bons et très mauvais. Le problème, c’est que ce qui va convenir à un élève ne conviendra pas forcément à son voisin. Il faut donc s’adapter à son public. Le courant constructiviste qui a été choisi des 70’ a aujourd’hui est bon pour 1/3 des élèves ; moyen pour 1/3 et mauvais pour 1/3. et c’est la même chose avec les autres courants. Il faut profiler les étudiants pour être très efficace. Et on obtient alors 100% de réussite, avec une diminution du temps de formation allant jusqu’à 80% !