A Titouplin,
"L’EN a suffisamment mauvaise presse comme çà", dites-vous. Mais, vous questionnez-vous sur ceux qui font qu’elle ait si "mauvaise presse" ?
"J’ai toujours été conservatrice, j’aime l’ordre. Je crois à l’initiative individuelle, à l’effort personnel, et, en matière économique, à la main invisible du marché. Par exemple, je suis pour une privatisation TOTALE de l’Education nationale". (Emmanuelle Mignon, Directrice du Cabinet de Nicolas Sarkozy, Le Monde, 3 septembre 2004.)
Ceci est un exemple, je pourrais en citer bien d’autres, et parler de la bienveillance des "militants pour le développement de l’école privée" lors de l’arrivée de Darcos au ministère de l’Education, militants qui l’ont accueilli "avec des signes de confiance a priori pour l’ensemble des réformes qu’il pourrait entreprendre".
Je pourrais, également, citer des textes de l’OCDE, de l’OMC, de l’ERT qui préconisaient depuis longtemps la privatisation du système éducatif, puisqu’il pouvait "permettre une progression à deux chiffres des bénéfices".
Je pourrais aussi citer un ouvrage qui a fait l’opinion, (daté de novembre 1983), "L’école en accusation", Maupas Didier dir. Club de l’Horloge, publié chez Albin Michel)... Je pourrais en citer d’autres pour montrer que l’entreprise de démolition de notre système éducatif (que, pourtant, à l’étranger, on continue de nous envier) n’est pas récente...
Mais, comme il est plus facile de jeter ce qui a été soigneusement dévalorisé, tous ont contribué (de gauche comme de droite) à discréditer le corps enseignant et le système qu’il tentait, contre vents et marées, de faire fonctionner (avec des classes surchargées, avec des publics hétérogènes, avec des conditions que les employés des entreprises privées n’auraient pas acceptées, des horaires tronqués, des programmes très lourds) au nom de l’avenir des élèves qui leur étaient confiés.
Ce que nous sommes aujourd’hui, (à moins d’être des nantis incultes comme certains qui font la pluie et le beau temps), nous le devons à notre école laïque et républicaine.
Alors, de grâce ! ne tombons pas dans le piège soigneusement peaufiné par les médias aux ordres ! Il y va de l’avenir même de nos jeunes et de notre pays tout entier !
Mais, "qui veut noyer son chien, l’accuse de la rage"... et il semble que ce soit le cas de notre Education !