Il faut un minimum de cohérence dans le discours.Si on admet qu’il est plausible qu’il y a un réchauffement climatique.
Si on porte crédit à l’idée que les conséquences qui pourraient en résulter sur la santé, la végétation et les productions agricoles, le niveau des mers, les espèces vivantes, etc. pour difficiles à cerner qu’elles soient sont néanmoins potentiellement telles que nul ne peut exclure la possibilité d’évolutions irréversibles fortement dommageables pour les êtres humains, et ce en particulier dans les régions les plus sensibles que sont probablement l’Arctique, l’Afrique, les petites îles et les méga-deltas d’Asie à forte densité de population.
Alors il convient de faire quelque chose et de mettre la transition vers une société à bas carbone à l’ordre du jour.
Cela nécessite en particulier la promotion de l’efficacité énergétique dans tous les secteurs, l’encouragement à changer les comportements individuels, l’investissement dans les technologies de capture de carbone et séquestration du carbone, et bien sûr dans les ressources énergétiques à bas carbone comme l’énergie nucléaire (et oui, Stéphane Lhomme !), l’hydroélectricité et d’autres sources d’énergies renouvelables.
Dans ce contexte, si une réaction est abracadabrante ce n’est pas celle d’Hervé Nifenecker et du collectif « Sauvons le Climat » qu’il préside et préconise, entre autres, une « taxation du carbone », mais bien celle de Stéphane Lhomme et de son réseau « Sortir du nucléaire ».
"Donner un prix au carbone" est bien le moyen dans une société où les agents sont libres de choisir entre plusieurs solutions d’inciter à des arbitrages différents dans les choix énergétiques.
C’est le seul objet d’une « taxe carbone » telle qu’envisagée par Hervé Nifenecker même si chacun peut imaginer bien sûr qu’une politique énergétique ne peut pas se contenter que de cela.
Si on regarde les dispositifs déjà mis en place pour les véhicules automobiles, le principe du bonus/malus pour les particuliers, auquel est additionné une taxe sur les véhicules de société basée désormais exclusivement sur les émissions de CO2 et non plus sur des puissances administratives, ce sont bien des premières mesures qui consistent à donner un prix au carbone.
D’ores et déjà les arbitrages réalisés (notamment par les entreprises et les collectivités) montrent que dans un contexte morose de la construction automobile, les ventes de véhicules hybrides, elles, ne faiblissent pas. Malheureusement, c’est Toyota, qui a fait il y a plus de dix ans le choix du développement de la motorisation hybride, qui en tire les bénéfices et non les constructeurs nationaux.
Pour rester dans le domaine des véhicules, le développement des véhicules hybrides plug-in (rechargeables) comme des véhicules électriques urbains, sont un autre développement qui doit accompagner le renchérissement du coût du carbone mais, n’en déplaise une fois de plus à Stéphane Lhomme, le développement des voitures électriques n’a de sens que quand cela peut s’appuyer sur une production d’électricité sans émission de carbone.