"Prenez garde à ne pas réduire les neurones miroirs à une simple affaire de mimétisme et d’apprentissage.
Il y a plus qu’un apprentissage, carrément une manière de connaître, mais attention à l’illusion du miroir. Je n’ai fait qu’aborder cette question et derrièe les miroirs, il y a la matière de Plotin, sans doute la phénoménologie de Husserl et bien d’autres choses "
Je pense personellement que vous tirez des conclusion hatives dans un champ qui n’appartient pas à ce que démontrerait cette expérience... Passer des neurosciences à la philo en trace direct comme vous le faîtes relève, à mon sens, de l’imposture intellectuel.
"Le mécanisme miroir peut s’avérer utile en certains cas. Je me souviens étant jeune, avoir essayé de godiller en suivant les conseils d’un copain qui m’expliquait rationnellement la technique. ça n’a jamais marché et j’ai réussi à godiller le jour où je me suis mis à imiter d’autres skieurs experts en la matière"
Vous faîtes une confusion entre ce que vous croyez être la cause d’une réussite motrice (l’imitation) et le fait de pouvoir godiller. Les conseils "rationnels" du copain ne sont dailleurs pas plus provocateur d’une réussite avenir s’ils ne placent pas votre corps en situation de résoudre le problème posé. L’explicatif seul n’a jamais rien résolu en matière de problème moteur.
Pour vous mettre sur la piste, (trait d’humour) de ce qui a permis votre godille :
Le stimuli visuel d’autres skieurs vous a donné une image mental ce ce que vous aviez à produire (le but). Puis vous avez effectué une série de tentatives par essais-erreurs et selectionné peu à peu les réponses que vous pensiez se rapprocher le mieux de l’objectif. J’insiste sur le fait que cette selection de "shèmes moteurs" (plus ou moins efficace selon votre "intelligence motrice") est dépendante de l’apprentissage antérieur qui vous avait fait passer peu à peu du niveau de débutant à celui qui pouvait vous faire acceder à une succession rapide de virages enchainée (la godille). Vous etiez "mur" pour l’apprendre. On parle "chez nous" de "décalage optimal de developpement". Ancien international de ski, j’aurai aimé que vous puissiez dire vrai en la matière. Le fait de cotoyer des champions olympiques ne m’a pas pourtant permis de les égaler en les observant... et croyez-moi, je l’ai fait des centaines d’heures ! De même, j’eu aimé qu’il exista un apprentissage aussi spontané en tant que prof de ski... qui dailleurs ont cru en cette pensée magique de la démonstration durant des années dans toutes les stations avec les maigres résultats que l’on sait. Hélas pour apprendre à forger, il ne faut pas seulement regarder le forgeron. Désolé pour la mauvaise nouvelle....
Une dernière chose, ni votre expérience ni la mienne n’ont de valeurs scientifiques pour expliquer les mécanismes de l’apprentissage moteur. En revanche, nombre recherches internationales existent sur le sujet, vous pouvez les consulter à loisir à la bibblithèque de l’INSEP, et vous constaterez qu’elles contredisent toutes votre théorie (cf neurophysio, psycho, behavioriste etc...)
Bien à vous.