La triche dans le sport existe depuis que le sport existe. Relisez votre histoire du sport. Il est humain de considérer la victoire comme plus importante que des valeurs morales qu’on ne s’est pas ENCORE appropriées. Observez les enfants jouant à la récré. Etre le plus fort, c’est accomplir son égo, se valoriser auprès des autres. Gagner valorise son identité, son sentiment d’appartenance à un groupe fort. Le sport, espace culturel spécifique, est une photo momentanée des enjeux et des valeurs qu’une société s’attribue à elle-même. Rien de plus. Loisir et plaisir pour s’accomplir soi-même pour certains, gagne pain pour d’autres (sans y exclure nécessairement les précédentes raisons). Or depuis l’avènement du capitalisme jusqu’à son développement actuel, ce système n’a fait que renforcer la culture du résultat au détriment de l’éthique et de l’accomplissement des valeurs morales et humaines, qui ne peuvent être, elles, que collectives. Le sport professionnelle est une des branches commerciales majeure de notre système économique. Pourquoi adopterait t il des valeurs différentes que celles que l’on pratique dans les autres secteurs ? Parce qu’il aurait, dans ses racines culturelles historiques, des valeurs qui surpasseraient la culture économique globale ? C’est avoir une vison bien naïve que de le croire. Il s’agit donc bien de se déterminer globalement sur ce qu’on souhaite valoriser chez l’homme et la société à laquelle il appartient. Tant que ces valeurs ne seront pas admises véritablement et ancrées dans nos pratiques, elles ne seront qu’une profession de foi, un espace idéal de pensée, un paravent fumeux qui dédouane virtuellement nos magouilles entre amis... Évidemment, une fois décidée et acceptée par tous, cette éthique serait une des bases de nos pratiques professionnelles mais aussi une finalité éducative majeure dans nos écoles et à la maison. En tant que prof d’EPS, il est évident pour moi (et parce que c’est qui inscrit dans les textes officielles pleines de vertues) de transmettre à mes élèves, le respect des autres, des règles, et le sens du fair-play comme le respect ultime de soi-même. Mon positionnement devient de plus difficile à tenir et je me trouve en grande contradiction devant les réalités actuelles et la puissance des écrans. Si le football ou la bourse voulaient réellement se doter de systèmes de contrôle pour assurer davantage l’équité des rencontres ou des transactions, ne croyez vous pas qu’on en aurait facilement les moyens ? Tout ce passe comme si nos beaux discours politiques ou moraux s’inscrivaient dans un espace virtuelle de pensée qui déculpabiliseraient nos actes de tricheurs égoïstes. En clair, on joue à faire semblant d’être vertueux et mature alors que nous sommes de plus en plus infantiles et égo-centrés. Le moi l’emporte sur le nous, je tolère d’être de moins en moins éduqué si cela permet de préserver mon égo, mon réseau, mon pouvoir, mon argent... mon...liste infinie. Seront nous capable de gagner en maturité pour vivre heureux ensemble ? Si nous n’y arrivons pas, nous nous détruirons....ensemble.
Concernant le dopage, soyez en certain, il est DEJA légalisé.
Les Labos utilisent les athlètes comme cobayes pour leurs protocoles de nouveaux médicaments (l’EPO en est un bel exemple), fournissent les tests de dépistage ET les moyens d’y échapper. Ils financent une grosse partie des instances sportives CIO fédés etc...en échange.. les yeux se ferment pudiquement, et les jeux de rôles de poursuivent avec la complicité des média qui prennent leur obole.
Le sport n’est que le parfait reflet de la société, amoral, guidé par l’argent, le pouvoir et l’égo.
Laissons les athlètes où ils se trouvent, ils reproduisent dans la sphère-spectacle les coutumes entérinées par l’économie. Il n’y pas de contrôles pour nos politiques pendant les campagnes,ou nos traders à wall street, ou nos étudiants en périodes de révision... et j’en passe.
Ils sont tout simplement des athlètes d’exception qui font rêver, laissons les faire leur métier, la plupart avec plaisir d’enfant. Peu sont des naïfs manipulés, ils produisent des efforts considérables pour potentialiser des talents hors norme. Soyez sûr également que beaucoup choisissent d’être clean, acceptant aussi de n’être jamais parmi les meilleurs mondiaux à de rares exceptions près.
Quand au petit jeu de savoir qui est le meilleur entre un Lewis ou un Bolt, cela n’a aucun interêt.
C’est tout simplement beau à voir. C’est le fruit d’une volonté savante des scientifiques , des entraîneurs, éducateurs, des industries, se combinant ensemble à un instant T pour un objectif humain immuable, le progrès.
Reste à savoir de quel progrès il s’agit.
Pour ma part, ancien athlète de haut niveau, battre mon record a toujours été une satisfaction personnelle concrétisant un engagement, un projet, un accomplissement de soi. Le travail physique fut ma psychanalyse sauvage, ma machine à émotion et à sensation, mon promoteur relationnel. Nul besoin de faire 9.58 au 100m pour trouver le bonheur dans le sport ou ailleurs. Le hic vient de la grande mascarade du sport propre. Cessons l’hypocrisie. Légalisons et assumons. Disons la vérité aux jeunes.
L’argent donne pouvoir et notorièté, cambriolons nous tous les banques ?
Le sport ne sera que celui que que vous pratiquerez... avec VOTRE moral.
Heureux de vous voir partant pour une collaboration fructueuse, mais je crains, hélas, que la plupart de vos confrères ne soient pas dans le même état d’esprit que vous. Je ne compte plus les fins de non recevoir lorsque j’ose décrocher mon téléphone pour obtenir quelques explications sur des « dispenses » dont vous n’imaginez pas les absurdités « médicales ». Étant moi-même baigné filialement dans ce corps, je crains que l’ère de la médecine « supermarché » soit de plus en plus mise dans les faits. En tant que dernier « maillon » de la chaîne, il est pourtant essentiel que vos confrères (plus nombreux que vous le pensez), puissent le fermer sans céder aux pressions, pour que nous puissions, nous, prof d’EPS, faire respecter les valeurs éducatives (et pas seulement de laïcité) auxquelles vous et nous tenons. Pour élargir le débat, il me semble que la crise de l’éducation comme celle de la médecine révèlent bien que nous nous sommes à la croisée des chemins du point de vue des valeurs morales et éthiques que véhiculent notre société actuelle. Est t on capable, et veux t on, construire un projet commun et solidaire dont l’argent sera un moyen, et non une fin, pour se soigner, s’éduquer, faire justice, se protéger...etc... Or, comme le gâteau se réduit, chacun se bat pour garder la meilleur part... ou de l’art du chacun pour soi dans le sauve qui peut général. Comme on le voit à travers « notre petite histoire », les positions se crispent et se cristallisent et génèrent un repli sur soit « défensif », compréhensible du point vu de la mécanique humaine, mais peu prometteuse pour bâtir un projet de société.