@Céline Erlatif
Ces concepts de "biens de la Couronne" et de "domanialité publique" pose la question de la nature du droit de propriété. Les questions sont "Qui est propriétaire de quoi ?" et "quels sont les droit d’un propriétaire ?". Ces questions sont essentielles. La question du Droit de propriété fonde le droit moderne.
Vous évoquez le concept de "souveraineté". Vous supposez implicitement qu’il s’agirait de la "souveraineté de l’Etat". Un Etat est un organisme qui gouverne un territoire grâce à sa force armée. Cet Etat peut être dirigé, gouverné par un Roi, par un despote, par un parlement, par une république. Mais vous omettez de citez Hobbes, le philosophe du 17eme siècle. C’est la philosophie de Hobbes qui influença les philosophes politiques qui lui ont succédé. Hobbes établissait que l’état naturel de l’homme était la guerre civile.
Hobbes en déduisait qu’un Etat disposant d’un Droit supérieur au droit des citoyens étaient nécessaire pour préserver la paix. John Locke, en 1680, 40 ans après Hobbes, proposait une thèse différente, et contraire à celle de Hobbes. L’Etat ne devait pas disposer de droit "supérieur" au droit des citoyens. Locke a ainsi fondé le libéralisme. L’Etat libéral devait alors être au service des citoyens. Le libéralisme est une théorie du Droit.
Les libertariens proposent une thèse de science politique qui possède une grande logique interne de ses propositions. Certains libertariens sont favorables à un Etat minimal, comme le philosophe Nozick dans son livre "anarchie, Etat et utopie". Cet Etat minimal serait limité à la protection contre le force, le vol, et l’application des contrats. D’autres libertariens poussent plus loin cette logique politique en expliquant qu’un Etat peut exister sans armée. Mais le mot "Etat" devient si éloigné de la nature d’un Etat classique actuel, qu’à mon avis, ces deux thèses libertariennes, malgré l’apparence, ne s’opposent pas.
Votre "étonnement" de cette thèse de science politique est tel que vous vous interrogez de savoir s’il agirait une "secte". Non, il ne s’agit pas d’une secte. Les libertariens ne constituent pas une secte. Cette thèse libertarienne de science politique est très minoritaire, mais elle est partagée par plusieurs prix Nobel d’économie, ainsi que de quelques professeurs d’économie de plusieurs pays. Cette théorie libertarienne est une référence incontournable en science politique, et qui est donc attaquée par de nombreux théoriciens de la science politique.
Votre dernier paragraphe pose plusieurs questions majeures de science politique. Les réponses libertariennes a ces questions mériteraient des réponses un peu longues. Je vous renvoie a google pour avoir des réponses libertariennes, en particulier de Rothbard, de Nozick, de Hermann Hoppe.
Vous parlez de la nécessité de l’armée. Oui, une armée est nécessaire, et même une armée puissance. Oui, il peut exister des Etats avec armée et des Etats sans armée. Oui, il existe des armées privées, des société commerciales proposant des armées à leurs clients selon leurs besoins.
Mais, oui, la privatisation des rues, des routes, des villes serait une bonne chose. La société est un ensemble juridiquement structuré d’individus. La société n’existe pas en elle-même. Non un homme ne se définit pas comme une fraction, ou un membre, d’une société, mais comme un être humain indépendant, recherchant seul sa voie, décidant lui-même en individu responsable. Oui, toute expropriation par l’Etat pour construire des lignes de TGV est illégitime. Oui, une meilleure harmonie sociale serait possible sans Etat. Oui, les privatisations de toutes les fonctions de l’Etat sont souhaitables.