Désolé pour le problème de mise en forme de mon commentaire ci-dessus
@Sef
Merci pour ce commentaire constructif.
Comme je l’ai indiqué à un autre commentateur, l’Etat n’a pas décidé d’autoriser la finance islamique - pour la simple raison qu’il ne l’avait pas interdite. En effet, du moment qu’une entreprise - financière ou autre - respecte la loi française, elle peut exercer son activité - qu’elle s’inspire ou non de principes religieux.
En revanche, l’Etat s’apprête à modifier la loi pour promouvoir la finance islamique. Il ne s’agit donc pas d’autoriser mais de favoriser.
La lutte contre la crise et la recherche de trésorerie sont certes des priorités, mais faut-il pour autant leur sacrifier les fondements mêmes de notre société démocratique et laïque ?
Concernant votre remarque sur le risque d’entrave à la laïcité, il n’y aurait aucun problème à s’inspirer de quelque religion ou philosophie que ce soit pour - par exemple - limiter la spéculation et ses dérives. Toutefois le projet du gouvernement n’est pas de rechercher des idées, mais de promouvoir spécifiquement la finance islamique (dans sa globalité et non uniquement dans les aspects qui pourraient être source d’inspiration).
Pour ce qui est du risque de communautarisation, comme vous l’indiquez, "normalement [les législateurs] choisissent ce qui est bon pour la France et les français et pas pour une communauté". Le problème ici est justement que "anormalement" les législateurs choisiraient non pas pour la France et les Français mais bien pour une communauté (en décidant de favoriser fiscalement les investissements conforment à la religion de cette communauté). Ce risque est encore aggravé par les discriminations probables qu’engendrerait cette finance islamique (cf. le commentaire de docdory à ce propos).
Enfin, en ce qui concerne le risque de boycott de certaines activités, les activités non islamiquement compatibles risqueraient d’avoir beaucoup de mal à trouver des financement. En effet, la finance islamique précise qu’elle ne peut participer directement ou indirectement de telles activités. Les établissements financiers non islamiques mais souhaitant bénéficier de la trésorerie islamique risqueraient donc de se voir contraints de ne pas investir non plus dans les entreprises non conformes à la Charia. Au final, ces entreprises risqueraient de ne plus pouvoir trouver de financement du tout.
Et c’est bien là que la distinction que vous faites entre islamisme et finance islamique s’estompe. Car - par le biais de l’économie et de la finance - on arriverait au changement sociétal et politique qui est justement (selon votre propre définition) le propre de l’islamisme. Au risque de me répéter, le problème n’est pas d’autoriser aux Musulmans de pratiquer leur religion ( y compris dans ses aspects financiers - tant qu’elle se conforme au droit français) - mais de modifier le droit pour favoriser une pratique religieuse. Il s’agirait bien là alors d’immixtion de la religion dans la politique.
24/12 12:26 - San Kukai
Merci sincèrement pour ce développement. Il y a effectivement à proprement parler une (...)
24/12 01:41 - Oudeis
"La finance islamique n’est pas limitée exclusivement aux musulmans, elle défend une (...)
24/12 01:29 - Oudeis
"La finance islamique n’est pas limitée exclusivement aux musulmans, elle défend une (...)
24/12 00:49 - Oudeis
@San Kukai "Mais à la lecture de ce texte, je ne trouve rien qui appellerait la (...)
23/12 17:12 - San Kukai
J’abonde tout à fait dans le sens de l’auteur en ce qui concerne le dernier (...)
23/12 15:46 - Oudeis
Désolé pour le problème de mise en forme de mon commentaire ci-dessus @Sef Merci pour (...)
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