Prenons le cas de l’Espagne. Si vraiment parler plus d’une langue était mauvais pour un enfant, les Catalans à qui l’école en Castillan a été imposée pendant la période franquiste auraient dû avoir du mal à s’en sortir, mais personne ne rapporte une chose pareille. Pour ne pas parler de ceux que, de surcroît, leurs parents envoyaient au Lycée français.
A l’inverse, ceux qui arrivent en Catalogne provenant d’autres parties de l’Espagne ont toujours tenu à ce que leurs enfants apprennent la langue du pays. Les enfants s’en portent très bien.
En France, on oblige depuis longtemps des populations dont la langue maternelle n’est pas le Français à faire dans cette langue l’essentiel de leurs études, voire la totalité.
L’administration en Français pour tous serait très bien, nous dit-on, mais un peu de "langues régionales" poserait semble-t-il un "énorme problème".
Il y a surtout des questions d’attitude. Connaître plusieurs langues depuis son enfance, y compris des langues "peu influentes", est une excellente préparation pour ne pas proférer un jour ce genre de trucs :
(Jules Ferry, discours du 28 juillet 1885 devant la Chambre des Députés)
http://survie.org/IMG/doc/doc-122.doc
(...)
Quant à la [guerre] […] engagée sur les rivages lointains de Madagascar, une immense majorité ici, prise dans tous les partis, et le Gouvernement en tête, proclame qu’elle est […] véritablement la plus nationale de toutes celles qu’on a entreprises depuis de longues années. […]
(...)
Un des reproches de l’opposition […] est d’avoir répondu aux impertinences des peuples barbares par une trop longue condescendance, c’est d’avoir trop longtemps négocié […]. Il n’y avait pas de négociation acceptable avec les Hovas [à Madagascar] […].
L’honneur de la France exige que l’on ne se laisse pas jouer plus longtemps par un petit peuple barbare ; autrement, c’est la civilisation tout entière qui est compromise...
(fin de citation)
Indépendance des Chercheurs