• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de gdm

sur Le principe du prêt bancaire


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

gdm gdm 24 décembre 2008 15:04
@lolo
Oui, vous avez justement remarqué que mon article omet "totalement le rôle de la banque centrale". En effet, l’explication du principe du prêt bancaire est indépendant de l’existence d’une Banque Centrale. Le prêt bancaire moderne est une création monétaire au moment du prêt bancaire. C’est le cas où l’émetteur de monnaie prête lui-même la monnaie qu’il émet. Le principe de création monétaire que l’expose s’applique à toutes les sortes de monnaies, privées ou étatiques, et quel que soit le pays, quelque soit l’époque, avec ou sans Banque Centrale.
 
Ensuite vous parlez du paradoxe de l’argent créé "à partir de rien". Il faudra que j’écrive un article sur agoravox pour tordre le cou à cette idée fausse, à ce paradoxe qui égare tant de gens. Il faut bien comprendre que tout billet de banque, papier, métal ou électronique, est juridiquement une obligation du banquier envers l’usager du "billet". Il est ainsi inexact d’affirmer qu’un obligation du banquier envers un usager ne serait "rien". La monnaie est créée à partir de l’engagement du banquier. Cet engagement n’est pas "rien".
 
Ainsi, tout "billet", tel que je le définis ci-dessus, est une "obligation" du banquier. Cette obligation provient de la loi dans la cas d’une monnaie étatique. Dans le cas d’une monnaie privée, indépendante de l’Etat, cette obligation est un titre financier ordinaire . Un billet est alors un contrat unilatéral, c’est à dire un titre financier, une "obligation", au sens habituel du terme utilisé par le vocabulaire financier.
 
La question devient de savoir en quoi consiste cette obligation du banquier envers l’usager d’un billet de banque. Dans la cas d’une monnaie privée, indépendante de l’Etat, cette obligation est écrite dans un contrat commercial d’émission monétaire. Ce contrat est écrit et précise l’engagement du banquier envers l’usager. Les banques écossaises entre 1700 et 1850 s’engageaient à remettre une certaine masse d’or en échange d’un billet sous un certain délai.
 
Une monnaie étatique est une monnaie monopolistique dont les règles d’émission sont fixées par l’Etat. Ensuite, il arrive souvent que l’Etat confie les aspects techniques de cette émission monétaire à un opérateur, mandataire de l’Etat et souvent inamovible pendant un certain temps. Cet opérateur est la "Banque Centrale". Pendant la durée du mandat inamovible donné à cette Banque Centrale, la Banque Centrale, mandataire de l’Etat, continue à agir au nom de l’Etat, au nom de son mandant. Il arrive que le mandant, c’est à dire l’Etat, brûlé par la passion de ses désirs démagogiques, souhaitent contraindre son mandataire à violer son mandat de gestion. La Banque Centrale choisit alors, avec raison de refuser d’exécuter les foucades de son mandant.
 
Ainsi, dans le cas d’une monnaie étatique, la loi étatique, et non plus le contrat, fixe les obligations du banquier. Mais les obligations du banquier existent néanmoins de manière analogue aux obligation du banquier qui émettrait de la monnaie privée, indépendante de l’Etat.
 
C’est ainsi que jusqu’en 1971, la FED, la Banque Centrale US, garantissait que chaque dollar était échangeable contre une certaine masse d’or. "35 dollars pour une once". "Dollar as good as gold". Aujourd’hui la référence à l’or a été remplacée par un indice des prix. Ce remplacement par un indice des prix est plus abstrait à comprendre, mais parfaitement légitime, et intellectuellement valide.
 

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès