Avec ces lois interdisant la négation des génocides, on risque fort d’encourager l’hypocrisie.
Il n’y aura pas de contestation, mais on aura, comme le conseillait Blaise Pascal, une pensée de derrière :
« Il faut avoir une pensée de derrière, et juger de tout par là, en parlant cependant comme le peuple. » On peut ajouter : et comme ses élus.
« Ce qu’on n’a jamais mis en question n’a point été prouvé. Ce qu’on n’a point examiné sans prévention n’a jamais été bien examiné. Le scepticisme est donc le premier pas vers la vérité. Il doit être général, car il en est la pierre de touche. Si, pour s’assurer de l’existence de Dieu, le philosophe commence par en douter, y a-t-il quelque proposition qui puisse se soustraire à cette épreuve ? »
Denis Diderot, Pensées philosophiques, 1746, XXXI.
« Ordinairement, pour qu’on puisse être assuré de la vérité d’une relation ou d’une histoire, on exige que l’auteur ait été lui-même témoin, et qu’il n’ait aucun intérêt à raconter la chose autrement qu’elle ne s’est passée.
Leonard Euler, Lettres à une princesse d’Allemagne, 2, lii, 18 avril 1761.
« Notre siècle est le siècle propre de la critique, à laquelle tout doit se soumettre. La religion, par sa sainteté, et la législation, par sa majesté, veulent ordinairement s’y soustraire. Mais alors elles excitent contre elles un juste soupçon, et ne peuvent prétendre à ce respect sincère que la raison accorde seulement à ce qui a pu soutenir son libre et public examen. »
Immanuel Kant, Critique de la raison pure, Préface de la 1ère édition, traduction Alexandre Delamarre et François Marty, Paris : Gallimard, 1980.