Le prophète n’a que deux façons de parvenir à convaincre les autres qu’il dit la vérité, telle qu’elle lui a été révélée par dieu lui-même sur une ligne téléphonique directe et réservée à lui seul.
1) Tout d’abord en trouvant des comparses à qui il confiera en priorité une partie des pouvoirs qu’ils parviendront à acquérir ensemble sur les autres, puis en bottant les culs des récalcitrants, un groupe après l’autre, en commencant par des groupes pas trop nombreux.
2) En promettant la lune. C’est le fameux pari de Pascal.
On peut aussi combiner les deux manières, ou les utiliser alternativement, et obtient ainsi l’histoire mouvementée de toutes les religions monothéistes.
Le prophète n’est pas toujours déifié, mais il doit être placé au dessus de la simple humanité, car sinon comment expliquer qu’il a reçu ce traitement privilégié de la part de dieu lui-même, s’il n’est qu’une créature comme une autre ?
Historiquement l’Islam est la dernière secte à avoir réussi, il faut dire qu’elle a été contrainte d’employer la manière forte car la concurrence était nombreuse et déjà bien installée, et qu’elle y est d’ailleurs toujours contrainte aujourd’hui, car l’Islam n’est parvenu à s’imposer que sur les franges, partout ailleurs il a dû reculer. Pour conserver ses fidèles, il est désormais obligé de les tenir sous pression permanente et de se lancer dans une sorte de fuite en avant.
Le Christianisme est historiquement fini, d’abord en Occident qui était son terreau le plus fertile, où il avait le mieux réussi (car c’est bien beau d’avoir une prétention universelle, mais ce n’est qu’une prétention), mais la déchristianisation de l’Europe, qui lui fournissait ses meilleures troupes, lui porte un coup qui sera fatal.
Les idéologies politiques fournissent, momentanément sans doute, un produit de substitution. Le Marxisme, qui était un candidat sérieux, n’a pas tenu la distance. Doit-on pour autant imaginer un retour du religieux ?