C’est très intéressant ce que vous dites, c’est un bon débat.
A vous suivre, j’ai l’impression que toute critique est mauvaise. Or, on dit souvent que la critique fait avancer. Tout le monde critique tout le monde, que ce soit de l’habillement à la façon de parler. La culture n’y échappe pas.
Si on ne peut pas critiquer, si on ne met pas des limites, alors on tombe, comme je le dis plus haut aussi, dans le n’importe quoi.
Si je parle tant de fondamentaux, c’est pour qu’on n’assiste pas à une déculturation de masse. Comme contre exemple à ce que j’ai dit, je peux très bien trouver facilement des pièces écrites par Mozart avec aussi trois accords simples. Le problème actuellement, c’est qu’on en reste à ça. Plus c’est simple, mieux c’est et donc plus ça fait vendre ? Au fond c’est horrible, c’est dévoyer l’art.
J’ai pas envie de faire l’éloge de la difficulté pour autant ni des septièmes diminuées, ça n’a pas de sens mais il me semble qu’on ne doit pas se laisser aller toutes les dérives sous prétexte d’élitisme.
On est abreuvé de pseudos-artistes. Le talent semble à portée de mains, et pourtant on ne s’improvise pas compositeur ou chanteur après une voix jugée "belle".
Jordi Savall dit "La musique a toujours été un art. Aujourd’hui, elle est beaucoup plus superficielle. C’est un divertissement, un moment de vie sociale. Elle est devenue omniprésente, mais elle est comme vidée de ses éléments fondamentaux."
Je ne vois pas de masturbation intellectuelle ici ou alors c’est purement et simplement en rester à des sens primaires, dont l’émotion. L’émotion c’est pas objectif, on peut tout justifier par elle et l’histoire nous a appris qu’elle intervient mais qu’elle n’est pas seule condition.
Et je ne le dirai pas assez, je fais la différence entre simplement aimer et critiquer. On peut juger quelque chose "bon" et le détester personnellement comme on peut aimer un morceau "pauvre" artistiquement.
Désolé, il n’y a pas de tout-créatif, mais une hiérarchie des choses.
Je pensais aussi ; pour la masturbation intellectuelle, à mon sens c’est l’autre extrême, notamment "le contemporain classique". Là c’est de l’élitisme pur, on a l’impression d’entendre des instruments qui vont dans tous les sens et on nous justifie ça par des réflexions complètement déjantées.
Si je n’aimais pas la musique, je ne serais pas entrain de militer pour que l’appauvrissement culturel s’arrête.