Rappelons d’ailleurs, même si nous l’avions déjà souligné dans un commentaire à un autre article, à quoi a servi la notion de "race" il n’y a pas si longtemps. Y compris dans notre République, et maniée par des gens du "centre gauche" et des francs-maçons. On peut donc penser que la "science" en la matière n’a pas forcément été neutre.
Léon Gambetta, Président du Conseil en 1881-82, écrivit par exemple ceci :
"La civilisation européenne aura à lutter un jour contre la subversion de la race chinoise... La France doit conserver son rôle de soldat de la civilisation. Dans le choc qui aura lieu, la civilisation latine, dont la France est la tête, doit préparer son terrain sous peine d’être d’être écrasée et annihilée en Asie centrale entre la race anglo-saxonne et la race slave. Il faudra donc que la France s’établisse au Tonkin... afin de mettre la main sur l’Annam, sur le Royaume de Siam et sur la Birmanie et d’avoir ainsi barre sur les Indes, et d’aider la civilisation européenne contre la race jaune."
(fin de citation)
[ Lettre de 1882 citée par Pierre Guillen dans le volume concernant l’expansion coloniale de la collection "Notre Siècle" editée par l’Imprimerie Nationale (à l’usage des étudiants du corps diplomatique et autres "élites" de l’Etat...) ]
Quant au discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 à la Chambre des Députés, voici un extrait de ce que l’Assemblée Nationale française qualifie encore à ce jour de "grand moment d’éloquence parlementaire" :
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/Ferry1885.asp
http://survie.org/IMG/doc/doc-122.doc
"Il y a des expéditions coloniales qui sont légitimes et des aventures qu’il ne faut pas craindre de courir parce que l’honneur, les intérêts, la borne renommée et l’avenir de la France y sont engagés. (...) Quant à la (guerre) (...) engagée sur les rivages lointains de Madagascar, une immense majorité ici prise dans tous les partis, et le Gouvernement en tête proclame qu’elle est (...) véritablement la plus nationale de toutes celles qu’on a entreprises depuis de longues années. (...)
(...)
Un des reproches de l’opposition (...) est d’avoir répondu aux impertinences des peuples barbares par une trop longue condescendance, c’est d’avoir trop longtemps négocié...
(...)
...l’honneur de la France exige que l’on ne se laisse pas jouer plus longtemps par un petit peuple barbare...
(...)
Je vous défie (...) de soutenir jusqu’au bout votre thèse qui repose sur l’égalité, la liberté, l’indépendance des races inférieures. (...) Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures...
(...)
Si l’honorable M. Maigne a raison, si la déclaration des droits de l’homme a été écrite pour les noirs de l’Afrique équatoriale, alors de quel droit allez-vous leur imposer les échanges, les trafics ? (...) Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures.
(...)
Quand nous sommes allés à Alger pour détruire les pirateries et assurer la liberté du commerce dans la Méditerranée, est ce que nous faisions oeuvre de forbans, de dévastateurs ? (...)
(...)
(...) [J’aborde] le côté politique de la question. Si nous ne devons plus être qu’une puissance continentale, restreignons notre puissance maritime, (...) licencions nos escadres (...) Cessez de calomnier la politique coloniale et d’en médire, car c’est aussi pour notre marine que les colonies sont faites. (...) Une marine comme la nôtre ne peut pas se passer, sur la surface du mers, d’abris solides, de défenses, de centres de ravitaillement. (...) Dites-moi si ces étapes de l’Indo-Chine, de Madagascar, de la Tunisie ne sont pas des étapes nécessaires pour la sécurité de notre navigation. (...) Dans l’Europe tee qu’elle est faite, dans cette concurrence de tant de rivaux (...), la politique de recueillement ou d’abstention, c’est tout simplement le grand chemin de la décadence ! (...) C’est abdiquer, (...) c’est descendre du premier rang au troisième ou quatrième. (...) Personne, j’imagine, ne peut envisager pareille destinée pour notre pays. (...)"
(fin de citation)
Jules Ferry pose ainsi les bases de l’impérialisme protectionniste. Sa doctrine sera reprise en Angleterre par Joseph Chamberlain, Cecil Rhodes... avec des discours sur "la race britannique, la plus grande des races", les "races conquérantes", etc...
Le fondateur de l’apartheid Cecil Rhodes a toujours sa place dans la galérie de "maçons célèbres" de la United Grand Lodge of England, à côté des rois d’Angleterre :
http://www.ugle.org.uk/masonry/famous-masons.htm
Monarchs
King George IV (1762 - 1830)
King William IV (1765 - 1837)
King Edward VII (1841 - 1910)
King Edward VIII (1894 - 1972)
King George VI (1895 - 1952)
Statesmen
Edmund Burke (1729 - 1797)
George Canning (1770 - 1827)
Lord Randolph Churchill (1849 - 1895)
Cecil Rhodes (1852 - 1903)
Sir Winston Churchill (1874 - 1965)
Leopold S. Amery (1873 - 1955)
(...)
(fin de citation)
Indépendance des Chercheurs