Bonjour,
Emmanuel Todd a tout compris.
Remarquable analyste, il progresse encore aujourd’hui en s’appuyant sur les faits plus que sur les hypothèses.
L’analyse de la "démocratie en péril", je la partage pleinement (voir l’article que j’avais publié dès l’élection de Sarkozy en mai 2007 "La démocratie en otage" : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=25620)
La victoire d’un homme comme Sarkozy est beaucoup plus liée a la faiblesse de la gauche plutot qu’à la force de la droite.
Epaulé par de riches partenaires, Sarkozy a vendu un plan de communication parfaitement ficelé, jouant sur toutes les idées recues, les raccourcis, les préconcus, les peurs tout en mettant sous le tapis toutes les casseroles.
Personne n’a rien dit. D’ailleurs, personne ne dit plus rien.
Et c’est tout le problème.
Vu que l’opposition "cautionne" par le silence ou l’absence de propositions, la droite tente tous les excès.
Recevoir Khadafi en grandes pompes, renvoyer les sans papiers avec des chiffres de résultats, courser les chomeurs, prononcer des discours tel celui de Latran ou de Dakar... etc etc...
Il y avait eu des excès sous la gauche, des laissés-aller qui avait "choqués" comme l’assistanat, la dérive des finances publiques ou meme encore la gauche caviar.
Il suffisait de jouer sur un racisme latent réel en France, sur l’aspect simple d’un libéralisme "sympa" (tout est possible, meme la banqueroute) et bercer les esprits naifs de purs illusions : en face, il n’y avait personne, Royal luttait déjà pour survivre en interne.
Travailler plus pour gagner plus ? Rien de nouveau, et cela ne change rien.
Expulser plus ? Qui fera les basses besognes qui rapportent pour les entrepreneurs fr ?
S’agiter plus ? Pour irriter les confrères européens et batir des traités bancals et autres dispositions innaplicables ?
Communiquer plus ? Pour mieux mettre à la botte des médias dont le but est de lobotomiser les masses ?
Toute la réthorique de Sarkozy est fondée sur la versatilité et l’écart entre les mots et les actes.
Quand on dit moins d’impots, la réalité est création de pléthores de nouvelles taxes.
Quand on dit rigueur budgétaire, la réalité est plus de prélèvements sur la classe moyenne et plus d’exonérations/cadeaux fiscaux aux riches.
Quand on dit "réforme" de l’éducation, de l’état etc..., la réalité moins de service pour des couts toujours plus élevés, surtout dans les ministères et à l’élysée.
Quand on dit "plan de relance", on voit effet de style et creusement du déficit.
Le bilan Sarkozy est, en toute lucidité, l’un des plus calamiteux qui soit.
J’en prends pour preuve les chiffres, et meme les tendances :
Le déficit annuel a glissé de 40G€ pour le seul Etat (je ne parle pas du reste) à près de 60G€ et glisse encore. La dette a gonflé d’autant, soit non seulement un creusement accéléré du déficit, mais pire encore, une tendance encore pire.
Les réformes structurelles intelligentes n’ont pas été engagées. La diminution des frais d’Etat/publics non plus. La Sécu se décharge sur des mutuelles qui vont augmenter - comme prévu - leurs tarifs, faisant passer le système public vers un système privé. L’école publique sombre et les universités ne sont toujours pas remises au niveau international. L’économie de l’environnement est dans les paroles, pas dans les actes alors que allemand ou les suédois sont déjà positionnés.
Les foisonnement d’élus, de frais diverses, l’inégalité fiscale est toujours plus grande.
Le privé subit la crise internationale, mais contrairement à ce qui est dit, ce n’est pas la crise qui tue la croissance FR, c’est la faiblesse FR qui accentue les conséquences de la crise.
Tout le monde n’en subira d’ailleurs pas les memes effets : certains ne verront rien, d’autres iront pointer au chomage, au moment meme où l’économie est statique et ne génére ni emplois, ni entreprises vu que toutes les richesses sont concentrées.
Oui, Sarkozy met la démocratie en péril puisqu’il veut décider de tout et imposer sa seule et unique vision sans prendre en compte les réalités.
Son élection est le reflet d’une société en manque de repères, avec des valeurs brouillées et des objectifs de vie qui s’orientent uniquement à suivre la seule valeur de l’argent.
La naiveté couplée aux versets médiatiques du 20h ont fait le reste :
Sarkozy pourra truander joyeusement le tout sous les éloges de TF1, Europe1 ou Paris Match.
Mais dans la réalité, son mandat sera l’un des plus catastrophiques de l’histoire française.
La fascination et l’illusion qu’il opère sera d’autant plus aigre qu’une fois le voile tombé, les français auront perdu 5 ans de plus à ne pas réformer leur pays pendant que les autres pays du monde auront évolué.
Il ne faudra pas s’étonner alors de jouer en PHR alors que l’on croit jouer la ligue 1.